Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 26.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
MINISTERE DE LA MARINE
PENDANT LA COMMUNE

II.[1]
LA BATTERIE DE MONTRETOUT. — LES INCENDIES DE LA RUE ROYALE. — LE COMBAT DU PONT D’AUSTERLITZ.


VI. — LES AVANIES.

Le ministère, à peine protégé par l’ambulance où MM. Raynaud, Le Roy de Méricourt et Mahé continuaient imperturbablement leur service, surveillé attentivement par les employés de l’administration régulière que l’on y avait laissés, eut plus d’un assaut à subir pendant que les capitaines de frégate galonnés par la commune rivalisaient de zèle pour former des corps « d’élite » et se faire adjuger de gros appointemens. Latappy essayait de maintenir un peu d’ordre dans son personnel ; mais que pouvait-il seul au milieu de la mauvaise engeance dont il était entouré, et surtout avec le 224e bataillon, qui continuait à camper dans l’hôtel que l’on mettait volontiers au pillage ? L’ivresse dissipait promptement les quelques scrupules qui subsistaient encore, et les fédérés, déjà fort peu soucieux de l’honneur de leur uniforme, dont Rossel devait sottement leur parler plus tard, considéraient comme de bonne prise tout ce qu’ils pouvaient mettre dans leurs poches. Ils usaient entre eux

  1. Voyez la Revue du 1er mars.