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sensible reçoit la lumière pair une fente étroite derrière laquelle il défile lentement ; l’image photographique qui s’y peint se trouve ainsi convertie en une courbe continue.

La pression atmosphérique est enregistrée de cette façon à l’aide d’un baromètre à cuvette ordinaire, suspendu de manière que la silhouette du ménisque de mercure et les divisions de l’échelle tracées sur le tube soient projetées en même temps sur la feuille sensible. Pour enregistrer l’état du thermomètre, on fait passer la lumière non par l’espace vide qui reste au-dessus du mercure, mais par une petite bulle d’air qui a été introduite dans la mince colonne mercurielle, et qui sert d’index pour marquer les oscillations de la température[1]. L’addition d’un second thermomètre, dont le réservoir est entouré d’un linge constamment humecté, fait du thermographe un psychrographe : la comparaison des deux courbes thermométriques permet de juger de l’état de sécheresse ou d’humidité de l’air ; elles s’écartent quand l’air est très sec, et se rapprochent lorsqu’il renferme beaucoup de vapeur d’eau. On peut aussi enregistrer l’humidité relative de l’air par le moyen d’un hygromètre à cheveu dont l’aiguille marche le long de la fente qui donne accès au rayon lumineux.

Pour enregistrer les fluctuations du magnétisme terrestre, on fait usage de barreaux aimantés mobiles, munis chacun d’un petit miroir qui, à l’état de repos, forme le prolongement d’un miroir fixe : les faisceaux lumineux que les dieux miroirs envoient à la fente dessinent alors sur le papier sensible un point noir qui par le mouvement de translation du papier deviendra une ligne droite ; mais la moindre oscillation du barreau écarte de cette ligne d’étiage le sillon noir du miroir mobile, qui accuse ainsi tous les mouvemens du barreau aimanté. Les variations de la déclinaison magnétique sont indiquées par un barreau horizontal, suspendu à un fil de soie ; c’est une sorte de boussole, plus sensible seulement que la boussole marine. Les changemens d’intensité de la force magnétique sont accusés par un bifilaire : c’est un barreau horizontal, suspendu à deux fils d’acier, dans une direction peu près perpendiculaire au méridien magnétique ; la force qui tend à l’amener dans le méridien est contre-balancée par une légère déviation des fils. Les oscillations de ces deux barreaux s’inscrivent sur deux tambours qui tournent autour d’un axe horizontal ; celles du magnétomètre-balance, qui accuse les variations de l’inclinaison par les oscillations d’un barreau soutenu à la manière d’un fléau de balance, s’inscrivent sur un tambour vertical. — Un faisceau lumineux réfléchi par

  1. M. Salleron donne au thermomètre enregistreur la forme d’un tube en U dont les deux branches communiquent avec deux larges réservoirs remplis d’air ; l’un de ces réservoirs est enterré dans le sol.