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inscriptions religieuses, il y en a beaucoup aussi dans les maisons particulières. Sur la porte d’entrée, le propriétaire a fait quelquefois écrire ces paroles qui sont empruntées à un psaume de David : « Voici la porte du Seigneur par laquelle entrent les justes. » Ailleurs, on lit : « Seigneur, secourez cette maison et ceux qui l’habitent. » Ou bien : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre lui ? Gloire à lui dans l’éternité ! » D’autres fois : « Si le Seigneur ne sauve la ville, c’est en vain que le gardien veillera pour la protéger. » A côté de ces inscriptions, les symboles chrétiens, le monogramme du Christ et la croix, se retrouvent partout. Ils sont prodigués sur les murailles, dans les appartemens, au-dessus des colonnes et parmi les sculptures des frises, comme si les gens de cette époque éprouvaient le besoin d’attester à tout propos leur croyance. On sent qu’ils gravent ces signes avec plaisir ; qu’ils sont fiers, qu’ils sont heureux de faire une profession publique et répétée de leur foi. C’est ainsi qu’on voit un peintre ignoré, qui décore un tombeau, après avoir tracé l’image de la croix, saisi d’une sorte d’enthousiasme, ajouter, en paraphrasant la devise du Labarum : « τοῦτο νικᾷ, ceci triomphe ! »

Mais ce qui est plus important et plus curieux que le reste, c’est d’étudier, dans les nombreuses églises que M. de Vogüé a reproduites, le développement de l’art chrétien. Il a bien raison de nous dire que le grand intérêt de son ouvrage est de nous faire assister à tout ce mouvement architectural qui commence avec la victoire du christianisme, sous Constantin, et s’arrête pour la Syrie au VIIe siècle. La religion nouvelle, quand elle se vit maîtresse, chercha d’abord à se loger dans les monumens qui existaient. Les temples étaient déserts et inutiles ; il est naturel qu’elle ait eu l’idée de s’en emparer. C’est ainsi qu’en Syrie un petit édicule, construit par les habitans d’un village « pour le salut et la victoire de l’empereur Probus, » fut plus tard consacré à saint George et à ses compagnons. Mais les temples païens étaient en général si étroits qu’ils pouvaient à peine, dans la nouvelle religion, servir de chapelles ; elle exigeait pour ses cérémonies des édifices plus vastes ; elle devait d’ailleurs, au moins dans les premières années, éprouver quelque répugnance pour des lieux où s’était célébré si longtemps le culte des idoles. Aussi prit-elle l’habitude, quand elle occupa les temples, de commencer par en modifier tout à fait la disposition, ou même de les démolir et de construire avec les débris des monumens nouveaux. C’est ce qui est notamment arrivé dans une ville assez importante de la Syrie, à Ezra. On y lit, en dehors de la porte de l’église, l’inscription suivante : « Le rendez-vous des démons est devenu la maison du Seigneur ; la lumière du