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de leur importance, de l’inégalité de leurs titres scientifiques ou littéraires. De la part d’une académie, il y aurait préalablement une demande avec des titres et des pièces à l’appui, et, de la part de l’Institut, il y aurait un vote après examen et délibération. Les affiliations seraient particulières et successives, en commençant par les anciennes académies royales situées aux chefs-lieux des grandes universités. Viendraient ensuite les sociétés qui justifieraient leur prétention au même honneur par leurs travaux et leurs publications. Les sociétés savantes spéciales pourraient être plus particulièrement adoptées par la classe de l’institut d’où elles relèvent par la nature de leurs travaux.

Quelques avantages et quelques honneurs devraient contribuer à rendre cette adoption encore plus digne d’envie et récompenser le concours à l’œuvre commune des sociétés affiliées. L’Institut leur enverrait toutes ses publications. Pourquoi aussi ne pas admettre, comme au XVIIIe siècle, les présidens ou délégués de ces sociétés à l’honneur de prendre séance dans nos réunions particulières ou publiques ? Les savans de l’étranger ou de la province sont actuellement autorisés à faire des lectures qui sont reproduites ou analysées dans les bulletins et comptes-rendus, mais on pourrait donner la préférence et une plus grande place aux membres des sociétés affiliées. Pourquoi encore ne pas consacrer les séances trimestrielles à leurs communications et à leurs mémoires ? Cette idée appartient à M. Saint-Marc Girardin. Dans un article sur un discours à l’académie de Lyon où je proposais, il y a déjà vingt ans, d’associer les académies de la province à l’Institut par une fédération dont l’éminent académicien s’était déclaré partisan, il disait : « Les séances trimestrielles que nous avons à l’Institut depuis 1848 ne sont pas toujours aussi pleines d’intérêt qu’elles pourraient l’être. Elles deviendraient les plus curieuses et les plus intéressantes du monde, si une commission nommée à cet effet dans chaque académie rendait compte dans ces séances des communications qu’auraient faites les académies de province… La fédération aurait ainsi quatre séances par an. Ce seraient les états-généraux de la science, car les membres des académies de province auraient naturellement le droit d’assister à ces séances[1]. »

C’est ainsi que les travaux des académies de la province obtiendraient une publicité que ne sauraient donner ni le comité, ni la Berne des sociétés savantes. L’Institut, qui ne décerne aujourd’hui de prix que pour ses concours particuliers, y ajouterait des prix, des médailles, des mentions pour les sociétés affiliées qui s’en rendraient dignes par leurs contributions à ses travaux, par leur

  1. Journal des Débats du 4 décembre 1857.