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L’enseignement médical touche par quelques points à l’enseignement pharmaceutique. Là aussi les réformes en voie de réalisation sont considérables. L’édification de l’école supérieure de pharmacie de Paris sur les terrains du Luxembourg en est l’irrécusable témoignage ; mais tout ne se borne pas à la reconstruction d’une école sur de beaux et vastes plans. Les réformes de la scolarité propres à ces écoles ne sont pas moins importantes, et mériteraient d’être relatées ; mais cet exposé est déjà long, et nous ne pouvons le surcharger de détails qui lui sont étrangers. Les nouvelles facultés qui s’élèvent sont des facultés mixtes de médecine et de pharmacie. C’est là un type nouveau dont il y aurait à étudier la convenance. Nous n’oserions affirmer que ces facultés mixtes ne soient pas un composé difficile à maintenir. Il se peut que la séparation devienne un jour nécessaire, et que les facultés de médecine, comme les écoles supérieures de pharmacie actuellement associées, demandent chacune à retrouver leur autonomie. L’avenir prononcera à ce sujet.

Si l’on a eu la patience de nous suivre, on se sera convaincu de l’activité apportée dans ces dernières années à la rénovation de l’enseignement médical : réédification et agrandissement des anciennes facultés, de celle de Paris en particulier ; création de facultés nouvelles parmi lesquelles il faut mettre au premier rang la faculté de Lyon ; partout établissement de laboratoires vastes et munis de l’appareil scientifique le plus perfectionné ; développement de l’enseignement clinique, et en particulier de l’enseignement clinique spécial ; amélioration dans la situation des professeurs et des agrégés ; réforme du statut de l’agrégation des facultés de médecine dans le sens d’une augmentation dans la durée des fonctions et de la suppression d’un stage inutile ; améliorations introduites dans les concours de l’agrégation et centralisation à Paris de tous les concours ; participation active des agrégés à l’enseignement des facultés ; réformes profondes apportées au régime des examens du doctorat en médecine par la suppression des examens de fin d’année et par l’augmentation du nombre des actes probatoires et définitifs ; création et organisation du type nouveau des écoles de plein exercice ; transformation graduelle du régime des écoles préparatoires de médecine et de pharmacie. On le voit, les réformes accomplies embrassent le cercle entier de l’enseignement médical.

Cette transformation s’est opérée par un heureux concours d’interventions et d’efforts, parmi lesquels il faut signaler tout d’abord les vœux formulés par les facultés de médecine, surtout par la faculté de médecine de Paris, à laquelle M. Jules Simon, ministre