Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 25.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le but que l’on s’était proposé en les créant. Ce régime était mal réglé, et le but n’était que très incomplètement atteint. Le corps enseignant des écoles préparatoires se compose de professeurs et de suppléans ; L’organisation des suppléances était profondément défectueuse. Quand on veut, dans une faculté ou école, préparer un bon et solide professorat, il faut d’abord songer à établir de bons et solides suppléans. Ceux-ci sont le germe dont la vigueur fournira un robuste organisme définitif. Tels sont les suppléans, tels seront dans l’avenir les professeurs. Or, dans les écoles préparatoires, les suppléances, comme nombre, comme attribution, comme nomination, étaient, jusqu’en ces derniers temps, abandonnées à l’arbitraire.

La première réforme à opérer concernait la nomination ; cette nomination, il était urgent de la demander au concours. Le décret du 4 février 1874 y a pourvu. Les résultats obtenus sont certainement encourageans. Tous les concours ne sont pas également satisfaisans ; mais l’ensemble tend à s’élever, et déjà les suppléans ainsi nommés ont fourni d’excellens professeurs. Le concours éloigne les non-valeurs avérées ; il accroît le mérite des candidats qui en ont, et qui n’affrontent pas, sans préparation, des épreuves publiques. Dans les villes de province, tout se voit, se sait, se dit et s’amplifie. La valeur d’un concours est bientôt connue de tous, et le candidat tient à laisser de lui une impression favorable.

Ce n’est pas tout ; en même temps que l’on demandait au concours la nomination des suppléans, il fallait déterminer le nombre et l’espèce des suppléances pour en déduire le nombre et l’espèce des concours. Dans le régime passé, le nombre des suppléances était indéterminé ; certaines écoles n’en comptaient que deux, d’autres en comptaient jusqu’à huit. Toute suppléance étant gratuite, l’on en créait à volonté, suivant la faveur qui accueillait telle ou telle demande. En outre, on était nommé suppléant à titre générique ; on n’était pas attaché à tel ou tel ordre d’enseignement et de chaire. Le suppléant, ordinairement le plus ancien, demandait et obtenait la première chaire vacante, sans qu’on s’inquiétât beaucoup de son aptitude à occuper cette chaire. Si la chaire n’allait pas à ses goûts et à ses aptitudes, il permutait à la première occasion. Cette occasion pouvait se faire attendre longtemps. Tout cela était mauvais au point de vue de l’enseignement ; tout cela devait disparaître sous le régime du concours. Le nombre des suppléances a été d’abord précisé. Les écoles préparatoires doivent compter désormais quatre suppléances, et celles-ci ont été catégorisées. A chacune de ces catégories correspond un concours spécial. Enfin le suppléant ne pourra en général occuper à titre de professeur que