Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 25.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de doctoral placé à la fin de la première année d’études et le second examen de doctorat dédoublé, à savoir l’examen d’anatomie, qui est soutenu après la dixième inscription, et l’examen de physiologie, soutenu après la douzième inscription, ces deux examens en trois épreuves se passeront dans les écoles de plein exercice ; ainsi seront évités aux élèves des déplacemens onéreux. Mais, afin de sauvegarder les droits des facultés, ces examens seront subis devant un jury de faculté qui se transportera à l’école. Toutefois, si les besoins du service l’exigent, l’état se réserve de constituer le jury d’examen avec un professeur de faculté, président de l’acte, et deux professeurs de l’école. Il est évident que ce dernier jury sera le jury habituel. De la sorte, les professeurs de ces écoles retrouveront l’autorité qui doit revenir à tout professeur de l’enseignement supérieur, et que le droit d’examen donne seul à ceux qui l’exercent. On remarquera que ces deux ou, en réalité, ces trois premiers examens de doctorat comprennent les sciences dites préparatoires, auxiliaires, ou introductives : la physique, la chimie, l’histoire naturelle, l’anatomie, la physiologie. Tous les autres examens qui ont un caractère spécialement médical et professionnel, qui portent sur la connaissance des maladies internes ou externes, des lésions, de la thérapeutique, et sur toutes les applications générales et sociales de la science des maladies, seront soutenus devant une faculté. Ne trouve-t-on pas toutes les garanties possibles dans cet ensemble de mesures, soit celles qui concernent les deux premiers examens, soit celles qui réservent les trois autres aux facultés ? Ces mesures assureront la vie des écoles de plein exercice ; perdant la soutenance des examens de fin d’année, elles trouvent à cette perte une compensation surabondante dans la soutenance des deux premiers examens de doctorat et dans leur participation à cette soutenance.

Cette existence des écoles de plein exercice, ainsi déterminée et assurée, est-elle un bien dans l’ordre de l’enseignement médical, ou n’est-elle qu’une superfétation inutile, et peut-être fâcheuse, comme il s’en produit en des temps où tout fermente et se renouvelle ? Nous croyons que l’on peut répondre à cette question délicate par une franche affirmative en faveur de ces écoles. Il est dangereux de créer hâtivement et simultanément un trop grand nombre de facultés. Les droits de toutes ces facultés sont égaux ; chacune délivre un doctorat qui confère de redoutables privilèges. Multiplier à l’excès les facultés, c’est provoquer peut-être un lent mais inévitable abaissement de la valeur du diplôme. Il est à craindre qu’elles ne luttent pas toujours de sévérité, et qu’elles ne cherchent, sans se l’avouer, des élémens de prospérité dans une indulgente faiblesse. Ce serait là, il est vrai, une mauvaise et peu