Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 25.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux hommes, l’autre aux femmes ; entre les deux salles, un amphithéâtre de cours, et tous les cabinets et salles préparés pour les examens ophthalmologiques. De même a-t-il été fait à l’Antiquaille pour les maladies cutanées et syphilitiques. Ce n’est pas tout ; l’hôpital de la Charité, situé entre l’Hôtel-Dieu et l’Antiquaille, donnera asile à la clinique obstétricale, chaire magistrale, et, en outre, à des cours cliniques complémentaires sur les maladies des enfans et les maladies des femmes. La faculté de Lyon va donc inaugurer les enseignemens cliniques spéciaux dans des conditions que plusieurs professeurs de la faculté de Paris envieront pour celle-ci. Cet exemple sera peut-être contagieux, et, en tout cas, il sera vivement invoqué par ceux qui pensent que l’avenir et le progrès sont à développer de tels enseignemens.

Nous ne pouvons quitter la faculté de médecine de Lyon sans parler d’un enseignement qui lui appartiendra en propre, et qui formera un enseignement tout de recherches originales, de rapprochemens nouveaux et instinctifs : c’est celui de la chaire de médecine expérimentale et comparée. Lyon possède une école de médecine vétérinaire qui relève du ministère de l’agriculture et du commerce, lequel semble plus généreux à l’égard des établissemens qu’il fonde que n’a pu l’être jusqu’ici, à l’égard de ses facultés, le ministère de l’instruction publique. Cette école est admirablement établie et dotée d’un laboratoire de physiologie expérimentale où les grands animaux peuvent être introduits et soumis à l’expérimentation. De ce laboratoire sont sortis des travaux qui ont illustré le nom du directeur de l’école vétérinaire, M. Chauveau. Il a paru utile de faire profiter la faculté de médecine du voisinage d’un tel établissement scientifique, et de les relier l’un à l’autre par l’institution d’un enseignement qui se rattachât d’un côté à la médecine vétérinaire, de l’autre à la médecine humaine. Que d’affections communes ou comparables entre les deux pathologies, et combien l’expérimentation, qui est si libre d’un côté, peut éclairer les obscurités de la pathologie humaine, où le respect de la vie, sous toutes ses formes, est la loi, où l’expérimentation est si empêchée, même dans les étroites limites où elle est licite !

Nous dirons peu de chose de la faculté de médecine de Lille. Elle compte des hommes de talent, dévoués à leur œuvre, et qui donneront à cette faculté le rang honorable qu’elle doit ambitionner ; mais la création de la faculté de Lille a été hâtive, et a rencontré de graves difficultés dont elle sort à peine. Son enseignement clinique a été menacé et réduit par la convention passée entre l’administration des hospices de la ville et la faculté libre de médecine. Cette convention, cédant à la faculté libre la moitié