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s’élèveront des laboratoires de recherches et de travaux pratiques. Les premiers, destinée aux professeurs, serviront à leurs recherches personnelles ; les autres seront consacrés à l’instruction des élèves. Ces laboratoires seront dirigés par un chef et des aides sous la haute surveillance du professeur à l’enseignement duquel est affecté le laboratoire. Il y aura ainsi des laboratoires affectés aux travaux chimiques, aux études histologiques, physiologiques et anatomo-pathologiques. Le laboratoire d’histoire naturelle est attaché au jardin botanique de la faculté, et se trouve ainsi en dehors des bâtimens de la faculté pratique.

A côté de la faculté pratique et de ses laboratoires, il faut placer les beaux laboratoires de clinique et d’analyse qui viennent d’être institués dans chaque hôpital d’instruction clinique et rattachés aux services de clinique médicale et chirurgicale. Parmi ces laboratoires, nous signalerons, à cause de leur importance, ceux du nouvel Hôtel-Dieu et ceux de la Charité. Dans ce dernier hôpital, le laboratoire édifié à frais communs par l’état et par la ville de Paris a pris les proportions d’un véritable institut anatomo-pathologique. Cet institut pourra contribuer non-seulement aux études cliniques, mais en outre à une sorte d’enseignement pratique et régulier de l’anatomie pathologique. Muni d’un amphithéâtre de cours, les élèves pourront y assister à toutes les démonstrations voulues par un tel enseignement. Il ne reste plus qu’à tracer un programme et à adopter un règlement qui puisse à la fois réserver, dans ces grands laboratoires annexés aux cliniques, les droits du professeur de clinique, et en même temps, accorder au chef ou directeur de ces laboratoires une indépendance suffisante pour qu’il puisse faire servir à l’enseignement tous les moyens d’étude que ces laboratoires renferment. Il faut également sauvegarder les droits du professeur titulaire d’anatomie pathologique, dont l’enseignement ne doit être ni détourné ni mutilé au profit d’un autre. Il y a des intérêts divers et délicats à ménager ; mais il n’est pas impossible d’arriver à une bonne solution et de faire aux professeurs leur part première et légitime, tout en laissant aux chefs de ces laboratoires les moyens de donner un enseignement anatomo-pathologique pratique, technique surtout, et élémentaire ; enseignement qui ne peut se donner tel dans la grande chaire dogmatique de la faculté. À cette chaire reviendra toujours l’enseignement anatomo-pathologique donné dans son ensemble, dans sa synthèse, sous ses grandes divisions et dans ses larges rapports avec l’évolution, les symptômes et les signes des maladies.

Les laboratoires annexés aux cliniques générales permettent à celles-ci de joindre à l’examen direct des malades, à l’étude des symptômes et des signes des maladies, les analyses des