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de 1,200,000 tonneaux dans l’ensemble, à l’entrée et à la sortie, représentés par 8,012 navires de toute provenance et de tout pavillon ; chargés ou sur lest. Le fret de sortie fait défaut ; le tonnage qui arrive chargé sort sur lest dans une proportion qui n’est pas inférieure à 50 pour 100.

Sur le chiffre total du tonnage, Saint-Nazaire intervient pour un peu plus de la moitié. D’année en année, le tonnage augmente quelque peu ; mais la progression est loin d’être sensible comme à Marseille, à Bordeaux ou au Havre, qui eux-mêmes ne progressent point dans la même proportion que d’autres ports étrangers, Anvers notamment. En 1867, le nombre total des navires entrés dans les ports maritimes de la Loire était de 8,007, jaugeant 937,000 tonneaux. Pour une décade d’années, l’augmentation, on le voit, est à peine indiquée. Ajoutons qu’à Nantes, comme dans la plupart de nos autres ports, le lot des pavillons étrangers est de plus en plus prépondérant, surtout pour les pavillons anglais et norvégien, car il existe un cabotage très suivi entre Nantes et les places britanniques et Scandinaves. A Nantes, le pavillon étranger entre pour environ un tiers dans le tonnage général, et pour la moitié dans le tonnage afférent à la grande navigation.

En 1875, la valeur totale des marchandises entrées et sorties s’est élevée à 250 millions de francs, et les recettes de la douane ont été de 28 millions, pour les trois ports réunis de Nantes, Paimbœuf et Saint-Nazaire[1]. Pour la même année, les recettes de la douane s’étaient élevées à Marseille à 40 millions 1/2, au Havre à 26, à Bordeaux à 22. Au 10P janvier 1876, le nombre des navires inscrits aux ports de Nantes et Saint-Nazaire était de 770, jaugeant 152,000 tonneaux. Le dixième des navires avec 22,000 tonneaux appartenait à Saint-Nazaire. A la même époque, le nombre des navires attachés au port de Marseille était de 732, avec une jauge de 198,000 tonneaux ; au Havre, de 349, avec 133,000 tonneaux ; à Bordeaux, de 367, avec 126,000 tonneaux. Le tonnage total de la flotte commerciale française était alors d’un peu plus d’un million de tonneaux, et avait perdu 40,000 tonneaux en deux ans.

Il résulte des chiffres cités précédemment que, si, pour le nombre des navires immatriculés comme pour les recettes de douane, le port de Nantes a tenu en 1875 le second rang parmi les quatre grands ports de commerce de la France, il n’est venu qu’au dernier rang pour le nombre et le tonnage des navires entrés et sortis et la valeur des marchandises importées ou exportées. Il s’est même, sur tous ces derniers points, laissé devancer par d’autres ports de

  1. En 1876, la valeur totale des marchandises entrées et sorties est descendue à 226 millions. (Tableau général du commerce de la France, Paris, 1877.)