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qui si rarement ont fait besogne qui vaille et qui dure. Le sucre n’est ni une matière première ni une denrée de luxe, c’est bel et bien un aliment nécessaire à tous, et qu’en Angleterre et dans les colonies on donne même au bétail, pour le rendre plus alerte, plus dispos[1].

Après le sucre, dont Nantes en 1875 a reçu par mer 50,000 tonnes et en 1876 seulement 44,000 des diverses colonies françaises, anglaises, espagnoles, hollandaises ou du Brésil, les principaux objets d’importation entrés dans ce port en 1876 ont été la houille anglaise, 397,000 tonnes ; les bois du nord, 53,000, provenant de la Prusse, de la Russie, de la Norvège, et ensuite, par ordre d’importance eu égard à la quantité :


Guano du Pérou 26,000 tonnes
Engrais et noirs de raffinerie 18,000
Fonte et fer d’Angleterre ou de Suède 12,200
Goudrons et bitumes 11,000
Riz de l’Inde 9,000
Plombs d’œuvre et minerais de plomb argentifère d’Italie et d’Espagne 4,800
Graines oléagineuses de la côte d’Afrique 4,000
Cacao 2,500
Minerai de fer 2,000
Chanvre 2,000
Huile d’olive 1,000
Café 1,500
Métaux (cuivre, étain, zinc) 1,300
Fruits secs 1,000

Viennent enfin les huiles de palme et de coco, les phosphates naturels, les bois de teinture et d’ébénisterie, le coton, les morues, les fromages, les peaux, le lin, le jute, les oranges, les citrons, le rhum, les vins et liqueurs, l’huile de pétrole, les épices, le suif et quelques autres denrées[2].

Le commerce d’exportation repose essentiellement sur les sucres raffinés, dont plus de 11,000 tonnes en 1875, et 8,000 seulement en 1876 ont été expédiées. Les principaux débouchés de ce produit sont la Grande-Bretagne pour plus de la moitié, les pays Scandinaves pour le cinquième, puis l’Espagne, la Suisse, l’Algérie, la Belgique. Avec les sucres raffinés viennent les blés et les farines, provenant des riches départemens agricoles baignés par la Loire ou ses affluens (la Sarthe, le Maine-et-Loire), et dont le chiffre d’expédition a presque atteint 82,000 tonnes en 1875 et 56,000 en

  1. Voyez le livre si sagement écrit : Le Questionnaire de la question des sucres, par M. Le Pelletier de Saint-Remy. Paris, 1877.
  2. Voyez l’Exposé des travaux de la chambre de commerce de Nantes pendant l’année 1876. Nantes, 1877.