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prévision de 30,800,000 francs, la reconstruction de l’entrepôt de Bercy pour un à-compte de 9 millions en chiffres ronds, la création de bâtimens scolaires pour près de 5, auxquels il faut ajouter le remboursement de l’emprunt de la vanne, soit plus de 4 millions, la subvention de 2 millions dans les dépenses de l’exposition universelle, le paiement de l’ancienne dette immobilière de 2,100,000 francs, enfin la reconstitution de l’École de médecine, et d’autres opérations de voirie et de pavage. — Que tous ces travaux ne rentrent pas dans la catégorie des dépenses ordinaires, nous n’y contredirons pas ; mais pour quelques-uns la dépense de 1877 ne sera qu’un à-compte, il faudra les continuer, et le préfet, pour l’entrepôt de Bercy, demande 33 millions en 1878 ; enfin, ne s’en présentera-t-il pas de nouveaux, non moins utiles, non moins urgens ? On a réclamé, et avec raison, le prolongement du boulevard Haussmann, dont le tort aux yeux du conseil municipal est de porter le nom d’un préfet que la ville de Paris ne peut sans injustice oublier ; on veut doter la capitale d’un réseau de voies souterraines comme le métropolitain de Londres, objet d’une coûteuse visite des délégués de la municipalité. Chaque jour révèle des œuvres importantes à accomplir. M. le vicomte Othenin d’Haussonville a montré ici même ce qu’au point de vue de la charité vis-à-vis des enfans seulement la ville de Paris pourrait et devrait entreprendre. L’étude approfondie que M. Maxime Du Camp a faite depuis quelques années de notre capitale sous tous ses aspects lui a permis de signaler à chaque pas des créations urgentes ; en réalité, l’ère de toutes les améliorations matérielles et morales, loin d’être close, s’ouvre, pour ainsi dire, à peine, puisque c’est depuis moins d’un quart de siècle qu’on s’occupe de nettoyer, de purifier les villes, de leur procurer l’air, la lumière et l’eau, et d’accroître dans toutes les limites du possible les moyens de guérir et d’instruire les habitans, nous voudrions ajouter ceux de leur donner toutes les consolations de la religion et de la foi. Avec de telles perspectives, on voit bien que la liste des dépenses extraordinaires peut se développer encore longuement. Comment donc y pourvoir ? Si c’est à force d’emprunts, le moment serait peut-être mal choisi après l’augmentation si rapide de la dette municipale, et lorsque l’annuité qu’elle exige représente à peu près la moitié du budget normal. Existe-t-il un moyen d’atténuer ce chiffre et de diminuer une charge si lourde. Peut-on, par un remaniement de la dette, par l’unification des divers types qui la composent, ou bien en reculant les limites de l’amortissement, obtenir un notable amoindrissement du chiffre actuel et par conséquent se procurer un excédant de recettes ordinaires applicables à de nouveaux besoins,