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Paris ; les fourrages près de 4 ; les combustibles 10 1/2 ; les matériaux et bois à ouvrer près de 8 ; enfin les objets divers forment le complément de cet énorme total de 118 millions.

Avec une population de 2,200,000 habitans, c’est un droit par tête de 53 francs. Un tableau très instructif donné dans les mêmes comptes de 1875 montre que les produits qui, par suite de l’augmentation de tarifs promulguée depuis 1871, ont atteint ce chiffre de 118 millions ne se seraient élevés pour les mêmes quantités et avec les anciens tarifs qu’à 95 millions : la surtaxe qui a causé cette différence de 23 millions représente un quart en plus de surcharge ; pour les boissons, l’augmentation est de près de 10 millions ; sur les autres liquides, de plus de 7 ; sur les comestibles, de 5. Ajoutons que pour les boissons l’état perçoit encore dans toutes les villes de plus de 4,000 âmes un droit d’entrée spécial qui représente à Paris 18 francs par habitant, ce qui élève à 71 francs par tête le coût de l’octroi.

A côté des ressources fournies par l’octroi figurent celles dont l’origine est analogue à beaucoup d’égards et qui leur sont presque connexes, celles des halles et marchés, des abattoirs, des entrepôts, etc., dont le revenu dépend du progrès de la consommation en général : ces divers articles du budget des recettes fournissaient déjà en 1869 plus de 15 millions ; dans les comptes de 1875, le chiffre est encore plus élevé, Par contre, le produit des propriétés communales, les taxes funéraires, les concessions dans les cimetières, les locations sur la voie publique, ne donnent aujourd’hui que 4,600,000francs contre près de 10 millions ; mais, si l’on récapitule le produit des voitures publiques qui monte à 3,700,000 fr., la redevance de la Compagnie du gaz de 8 millions 1/2, le revenu hydraulique de plus de 9, c’est un revenu bien supérieur à celui de 1869, qui atteignait à peine 12 millions ; il faut enfin ajouter comme ressource nouvelle la contribution de l’état et du département dans les frais du pavé de Paris et le produit de la taxe du balayage, ensemble 6 millions en chiffres ronds. L’extension des produits du gaz et des concessions hydrauliques mérite surtout d’être signalée comme indiquant un progrès très satisfaisant dans les habitudes générales, et il y a là une source abondante de prospérité pour l’avenir. Des économistes expérimentés calculent ce que le progrès de ces revenus spéciaux permettrait de diminuer dans le chiffre de l’octroi, qui frappe la masse des habitans, et qui pour un ménage de quatre personnes, mari, femme et deux enfans, coûte la somme assurément élevée de 284 francs.

Le projet de budget de 1878 a été présenté dans les derniers jours de juin par M. le préfet de la Seine au conseil municipal, qui n’en a