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Sainte-Eugénie dépend en partie comme administration d’une autre maison située rue Notre-Dame-des-Champs, no 19, qui est elle-même une maison de convalescence pour les jeunes filles sortant des hôpitaux d’adultes. Je n’ai donc point à m’en occuper ici, mais ce serait demeurer incomplet que de ne pas mentionner l’existence de la maison de convalescence établie dans l’asile Sainte-Hélène, à Épinay-sous-Sénart (Seine-et-Oise). Cette maison est confiée aux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul et placée sous le patronage de M. le curé de la Madeleine.

Il n’y a point d’établissement public affecté aux enfans convalescens comme les asiles de Vincennes et du Vésinet pour les convalescens adultes ; mais cette destination est en partie remplie par les trois hôpitaux que depuis un certain nombre d’années l’Assistance publique possède à la Roche-Guyon, à Forges-les-Bains et à Berck-sur-Mer. Cela est vrai surtout de l’établissement de la Roche-Guyon, que son fondateur le comte Georges de la Rochefoucauld, fidèle aux traditions philanthropiques de sa famille, avait élevé pour en faire une maison de convalescence pour les enfans. Cette maison a été léguée par le comte de la Rochefoucauld à l’Assistance publique, qui a affecté 40 lits aux enfans scrofuleux et en a réservé 60, dont en général 30 seulement sont occupés, pour les enfans convalescens. Cette maison est dirigée par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, L’établissement de Forges-les-Bains est, au point de vue administratif, une annexe de l’hôpital des Enfans-Malades. Il a le même directeur et il est confié à la même communauté de sœurs, celle des dames de Saint-Thomas-de-Villeneuve. L’établissement de Forges contient 100 lits, qui sont tous réservés aux enfans scrofuleux dont un tiers vient de Sainte-Eugénie, et les deux autres tiers des Enfans-Malades. On n’y envoie que ceux dont l’état s’est assez amélioré pendant leur séjour dans ces deux hôpitaux pour qu’ils puissent profiter du grand air de la campagne et du traitement des eaux de Forges. C’est un bel établissement dont la création remonte à une dizaine d’années, mais qui pour l’importance et la perfection de l’installation le cède à l’hôpital de Berck-sur-Mer, où nous nous arrêterons un instant.

La pensée d’appeler les malades indigens à profiter de ce puissant agent de thérapeutique qu’on appelle l’air de la mer n’est pas nouvelle dans le domaine de la charité publique. Il y a quelque quatre-vingts ans qu’a été fondé au bord de la Manche l’hôpital anglais de Margate, destiné aux malades scrofuleux et en particulier aux enfans. Mais nous sommes si ignorans en France de ce qui se passe à l’étranger que ce n’est pas, ainsi qu’on pourrait le croire, l’exemple de nos voisins, c’est un fait d’expérience et on pourrait presque dire de hasard qui a attiré l’attention de l’assistance