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DE
YEDDO A PARIS
NOTES D’UN PASSANT[1].

IV.
LES PRÉANGERS. — CEYLAN. — ADEN.


IX.

29 avril 1876. — Avez-vous vu les Préangers? comptez-vous les voir? — Telle est invariablement la troisième question que m’ont posée tous les Hollandais à qui j’ai été présenté, la première étant non moins régulièrement : Quel beau pays que le nôtre, n’est-ce pas? — et la seconde : Etes-vous de Paris? Aussi dès le lendemain de mon retour à Batavia, je repars, malheureusement seul cette fois, abandonné par mon compagnon de route que ses devoirs de consul retiennent à Batavia. Je ne fais que traverser Butenzorg, où je monte dans un car pour me rendre le même soir à Tougou. La route serpente sur les flancs du Pundjock et s’élève rapidement au milieu d’un pays très accidenté et couvert de cultures. Malgré la pluie qui vient les rafraîchir, les chevaux se refusent absolument aux côtes; il faut atteler des buffles de renfort ou louer des corvées pour pousser à la roue; mon automédon prend le parti de tirer ses bêtes par la bride, tandis que, saisissant le fouet, je frappe à tour de bras,

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1876, du 1er et du 15 janvier 1877.