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familier et pittoresque de géologie et de géographie antédiluviennes. Nous y voyons le monde sortir du chaos, s’étager les terrains qui constituent l’écorce du globe, naître et périr toute une succession d’êtres organisés qui nous ont précédés sur la planète, et dont les restes fossiles reposent maintenant dans les couches qui forment le sol terrestre. C’est merveille de voir combien, grâce aux efforts d’une armée de chercheurs, les notions que la science possède sur le passé de notre globe, sur la flore et la faune des époques géologiques, se sont déjà complétées et précisées. La septième édition de la Terre avant le déluge s’est enrichie de diverses curiosités qui témoignent de ce progrès incessant : on y trouve, reproduits d’après des photographies, le mammouth qui fut découvert à Lierre, en Belgique, et monté en 1869 dans les galeries du musée d’histoire naturelle de Bruxelles, — l’ours des cavernes, le tigre et l’hyène des cavernes, d’après les spécimens du Museum de Paris, les ruminans fossiles de Pikermi, rapportés de Grèce par M. Albert Gaudry, les oiseaux fossiles des terrains miocènes de la région de l’Allier, décrits par M. Alphonse Milne-Edwards, les grands oiseaux fossiles de Madagascar, des Mascareignes, de la Nouvelle-Zélande, etc., d’après les squelettes récemment restaurés. En somme, ce livre peut servir d’introduction agréable et facile à l’étude de la géologie.

Le second volume, intitulé la Terre et les Mers, est un traité élémentaire de géographie physique qui passe rapidement en revue les phénomènes cosmiques d’où dépendent les climats terrestres, le relief du globe, les montagnes, les mers et les rivières, et dans lequel les volcans et les tremblemens de terre, les ascensions des hautes cimes et les expéditions polaires introduisent un élément dramatique. Puis l’auteur étudie, dans l’Histoire des plantes, l’épanouissement de la vie végétale à la surface du globe, et, dans les cinq volumes suivans, les diverses classes du règne animal, en commençant par le bas de l’échelle, par les Zoophyles et Mollusques, et en terminant par les Mammifères. Le volume le moins intéressant de cette série n’est certainement pas celui qui traite des Insectes, ces petites créatures nerveuses, si remarquables par une force au-dessus de leur taille, par leur intelligence et leur industrie, et parmi lesquelles l’homme compte ses ennemis les plus acharnés et les plus dangereux. Les abeilles, les fourmis, les termites, les sauterelles, le phylloxéra, ont fourni à M. Figuier des chapitres vraiment curieux. — Les deux derniers volumes sont consacrés à l’Homme primitif, dont on cherche à reconstruire l’histoire à l’aide des indices recueillis dans les tombeaux préhistoriques, et aux Races humaines, qui défilent devant nous en leurs costumes variés, avec leurs mœurs, coutumes et usages.

C’est un simple coin de ce tableau que s’est proposé de peindre M. Grimard dans son livre intitulé le Jardin d’Acclimatation, lequel nous