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Roanne. Le terrain houiller de Saint-Etienne doit se prolonger du côté du nord et de l’ouest. Dans la Corrèze, il existe peut-être un bassin houiller de plus de 50 kilomètres de longueur, et les affleuremens du Cantal semblent aussi trahir de vastes dépôts. Quelle que soit la valeur de ces hypothèses, elles montrent combien d’études peuvent être faites encore en France.

D’après M. de Ruolz, les recherches promettraient surtout d’être fructueuses dans le Finistère, sur les côtes de la Manche, dans le bassin du Vigan, dans le Var, dans l’Allier, en Corse. Dans le Finistère, où un affleurement existe près de Quimper, la princesse Bacciocchi avait déjà fait commencer une série de travaux ; mais les tentatives d’extraction, interrompues par la mort de la princesse, n’ont pas été couronnées de succès. On ne peut nier les résultats considérables que la découverte d’un gisement de quelque importance dans la presqu’île bretonne aurait pour l’alimentation des deux ports militaires de Brest et de Lorient. Sur les côtes de la Manche, de nombreux sondages ont été déjà pratiqués aux environs de Boulogne, mais les difficultés qu’ils présentent ont jusqu’à présent déjoué tous les calculs. Il est permis de fonder des espérances plus sérieuses sur les explorations qui sont entreprises sur une vaste échelle dans l’ensemble du bassin de l’Allier (où des découvertes intéressantes ont été faites récemment dans la concession de Commentry), et sur celles qui pourraient être effectuées dans le bassin du Vigan et dans le Var. D’après les investigations de M. Parran et de M. Rousselier, il y a de fortes présomptions en faveur de l’existence d’une nappe houillère continue entre le Vigan et Graissessac, dont ces deux gisemens ne feraient que marquer les limites au nord-est et au sud-ouest, la formation carbonifère s’étant trouvée ici dans les conditions les plus favorables pour constituer un dépôt tranquille dans un vaste golfe bordé de terrains anciens. Une société de recherches s’est formée sous l’inspiration de M. Armand, ancien président de la chambre de commerce de Marseille, et elle n’a point hésité à entamer des sondages d’une grande profondeur dont les résultats, s’ils répondent aux prévisions des ingénieurs, contribueront au développement de l’exportation maritime par le port de Cette. M. Armand a également fait exécuter des recherches dans le département du Var, où le bassin houiller de Fréjus, encore peu exploité jusqu’à présent, offre un grand intérêt par sa situation sur les bords mêmes de la mer ; bien des indices font supposer que les affleuremens qui se rencontrent dans cette région dénotent l’existence d’un dépôt carbonifère considérable, à une profondeur encore indéterminée au-dessous de la zone de grès bigarrés qui traverse le département du Var de l’est à l’ouest.

Parmi les études spéciales que M. de Ruolz consacre à plusieurs