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des choses. Par la constitution géologique de leur soi, les îles britanniques méritent d’être appelées les îles fortunées. Toute la région sud-est de l’Angleterre se compose de terrains relativement récens qui forment une plaine continue, couverte de champs et de pâturages. A l’ouest et au nord s’étendent les formations anciennes, appartenant au trias et aux terrains de transition, où se trouvent ’les gîtes carbonifères.. Ces immenses dépôts, ces « Indes noires, » ont dormi sous le sol jusqu’au jour où l’avènement de la vapeur a fait du charbon « le pain de l’industrie ; » ce jour-là, ils ont donné à l’Angleterre le sceptre de la puissance économique.

On sait que la houille résulte de la minéralisation de matières végétales, déposées sur le sel en couches horizontales pendant la période carbonifère et ensevelies chaque fois sous des dépôts sédimentaires : grès, schistes, etc., dont les strates alternent avec les filons de houille ; on appelle terrain houiller l’ensemble de ces assises, qui, dans certains bassins, atteint une puissance de plusieurs milliers de mètres, les couches les plus récentes sont formées par le lignite, les plus anciennes par l’anthracite ou charbon de pierre, qui est une houille privée de bitume, — du carbone presque pur. La structure intiment la composition chimique de ces substances en trahissent l’origine, évidemment les lits de plantes enchevêtrées sont d’abord passés à l’état de tourbe ; ensuite l’action séculaire des forces chimiques. et la pression exercée par les terrains supérieurs ont transformé peu à peu la tourbe en lignite, le lignite en houille et la houille en anthracite, par l’élimination progressive des matières volatiles primitivement associées tau carbone. Les tourbières que nous voyons s’accroître sans cesse des détritus de toutes les plantes qu’elles nourrissent, les forêts sous-marines qui résultent d’affaissemens du sol, les amas de bois que les fleuves de l’Amérique charrient jusqu’à l’Océan, les mers de sargasses où s’accumulent les plantes marines, constituent ides gisemens de matière végétale qui deviendront du charbon minéral, si jamais l’une révolution géologique les amène dans les conditions où se sont trouvés les dépôts des âges passés. A l’époque de leur formation, ces couches carbonifères ont sans doute occupé d’immenses étendues ; mais, bouleversées par des soulèvemens et ravagées par les eaux, qui en ont enlevé les parties saillantes, elles ont été morcelées par une lente dénudation avant d’être recouvertes par le permien, le nouveau grès rodage, les marnes rouges, etc., qui, à leur tour, ont disparu partiellement sous les terrains modernes et ont subi toute sorte de dislocations. De ci de là, des affleuremens plus ou moins puissans apparaissent sous nos pieds ; mais nous sommes loin de connaître toute l’étendue des richesses qui se cachent sous le sol.

Les principaux bassins houillers de l’Angleterre sont : le bassin