Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 17.djvu/560

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
MARINS DU XVIe SIECLE

IV.
ANTHONY JENKINSON.[1]


I

La façon dont Jenkinson s’était acquitté de sa tâche d’amiral avait dû rassurer Osip Népéi sur les conséquences d’un voyage maritime. Jenkinson l’avait, d’une seule traite et sans l’exposer aux investigations des Danois de Varduus, conduit de Londres à la baie de Saint-Nicolas. Le naufrage n’était donc pas au bout de toute traversée. L’ambassadeur russe n’en avait pas moins hâte de sortir de l’arche où, durant deux longs mois, il avait vécu confiné. A peine le Primerose eut-il jeté l’ancre, que Osip Népéi exprima le désir d’être conduit à terre ; on l’y transporta, et les bâtimens anglais commencèrent à se décharger. Rechargés aussitôt, ils repartirent pour l’Angleterre le 1er août 1557. Pendant ce temps, Osip Népéi Gregorievich s’était installé au couvent de Saint-Nicolas. Quand on eut transporté ses bagages à terre et qu’il les eut de nouveau arrimés sur les grandes barques qui devaient remonter la Dvina, l’envoyé d’Ivan IV songea sérieusement à se mettre en route. Jenkinson ne pouvait, sans lui faire injure, le précéder à Moscou. C’était au gouverneur de Vologda qu’il appartenait d’exposer le premier à l’empereur les résultats de l’importante mission qu’il venait, au

  1. Voyez la Revue des 15 juin, 1er Juillet et 11er août.