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isochrones, les vibrations constituent le son musical ; irrégulières, c’est le bruit. Les sons présentent des caractères nettement définis : l’intensité, la hauteur, le timbre. L’intensité est due à l’amplitude des vibrations qui du point d’origine se répandent sous forme de sphères concentriques, comme sur la nappe d’eau tranquille s’étalent, sous forme de cercles, les petites vagues qui naissent du choc d’une pierre. Dans tous les cas, l’amplitude résulte de la force de l’ébranlement initial. La hauteur des sons se détermine par la quantité de vibrations produites dans l’espace d’une seconde ; les vibrations étant peu nombreuses, le son est grave ; très nombreuses, il est aigu. En un mot, moins est longue la durée de chaque vibration, plus est grande la hauteur du son. Le timbre est la qualité ; par le timbre, on distingue les voix : une personne qu’on ne pouvait voir a parlé, aussitôt elle a été reconnue. On entend une musique, des sons de même hauteur frappent l’oreille ; les sources ne restent pas un instant douteuses ; par le timbre, violon, flûte et clarinette se trouvent dénoncés. Les différences viennent de la forme des vibrations ; on le prouve par des expériences concluantes. Qu’il s’agisse des mouvemens d’un pendule ou d’un diapason, la vibration qui est simple, tracée d’une manière automatique, donne pour chaque timbre une ligne caractéristique. Qu’au moyen de l’oreille, devenue très sensible par un long exercice, on s’applique à reconnaître les diverses formes d’ondes, outre le son fondamental, on perçoit des sons plus élevés : les harmoniques.. Dessinées par le style, les formes des vibrations représentent des ondes qui s’ajoutent les unes sur les autres. Ainsi la plupart des sons se composent d’un son fondamental et d’harmoniques. Les résonnateurs imaginés par M. Helmholtz, qu’on accorde pour une note déterminée, rendent l’analyse par l’oreille plus parfaite. Le résonnateur est une petite sphère creuse à deux tubulures ouvertes ; l’une conique, afin d’être mise en rapport avec la membrane du tympan. Le son fondamental de la sphère, beaucoup plus grave que les autres, se trouve considérablement renforcé. De même s’entendent avec facilité, à l’aide de résonnateurs appropriés, les harmoniques des sons de la voix humaine. Au nombre et à l’intensité des harmoniques, M. Helmholtz attribue la diversité des timbres. Les physiologistes sentent qu’il existe d’autres causes encore impossibles à préciser.

Dans l’état de repos, lorsque la respiration s’accomplit sans effort et avec régularité, les lèvres vocales demeurent presque immobiles ; pendant les alternatives d’inspiration et d’expiration, l’orifice de la glotte ne change pas de forme. Un cri est-il poussé, une parole est-elle jetée au vent, sous le coup d’une inspiration plus profonde, les lèvres vocales s’écartent, l’ouverture s’agrandit. Que