Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 15.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tâtons, et il fallait les découvertes de la physique contemporaine pour donner à ces applications une formule rigoureuse, en quelque sorte mathématique.

La chaudière proprement dite de la machine solaire de Tours se compose de deux cloches concentriques, toutes deux en cuivre, la plus grande, celle qui est seule visible, ayant la hauteur du miroir, c’est-à-dire 80 centimètres, la seconde ou l’intérieure 50, et les deux diamètres respectifs étant de 28 et de 22 centimètres. L’épaisseur du métal n’est que de 3 millimètres. L’eau d’alimentation se loge entre les deux enveloppes, de manière à former un cylindre annulaire de 3 centimètres de largeur. Le volume du liquide est ainsi de 20 litres, et il laisse 10 litres pour la chambre de vapeur. L’enveloppe interne reste vide. C’est là que passe le tube conducteur de la vapeur et le tuyau d’alimentation de la chaudière. Sur la conduite de vapeur s’embranchent les appareils de sûreté, manomètre et soupape. La cloche de verre qui recouvre la chaudière a 85 centimètres de haut sur 40 de diamètre, et 5 millimètres d’épaisseur ; c’est l’épaisseur d’une glace ordinaire. Elle laisse un intervalle constant de 5 centimètres entre ses parois et celles de la chaudière, intervalle qui est occupé par un matelas d’air très chaud, et elle n’est adhérente que par son pied au fond du miroir.

Par suite de la révolution diurne et annuelle de la terre, celle-ci n’occupe pas la même position vis-à-vis du soleil à toute heure du jour, en toute saison de l’année. Cela étant, le générateur est disposé de manière à tourner d’un angle de 15 degrés ou d’un vingt-quatrième de circonférence par heure autour d’un axe parallèle à l’axe de la terre, c’est-à-dire à suivre le mouvement diurne apparent du soleil, et à s’incliner aussi graduellement sur cet axe, eu égard à ce qu’on nomme la déclinaison solaire. De cette façon, l’intensité de la chaleur utilisée est toujours à peu près la même, quelles que soient l’heure de la journée et la saison de l’année, car l’appareil est toujours disposé de telle sorte qu’il réfléchisse avec le moins de perte possible tous les rayons émis par le soleil.

Le double mouvement que doit avoir le générateur s’obtient au moyen de deux engrenages qui n’exigent qu’un coup de manivelle, le premier de demi-heure en demi-heure, le second tous Les huit jours. Le mouvement d’orient en occident, celui qui s’exécute suivant la marche apparente du soleil, pourrait sans trop de dépense devenir automatique ; il en est de même du second. Il n’y a là à résoudre qu’une question de grosse horlogerie, voire de tourne-broche, et la solution n’en est ni délicate ni dispendieuse.

Le générateur que nous venons de décrire est celui qu’une subvention du conseil-général d’Indre-et-Loire a permis à M.