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Quant à l’amortissement de l’emprunt de 2 1/2 pour 100, il y serait pourvu au moyen :


1° de l’annuité consacrée a l’emprunt Morgan, intérêt et amortissement 17,759,750 fr.
2° de l’intérêt à 1 pour 100 qui ne sera plus payé à la Banque sur 750 millions remboursés en moyenne en quatre années, environ 7,500,000 fr.
Soit une annuité de 25,259,750 fr.

pendant quatre ans, de 17,759,750 pendant cinquante-trois ans.

qui, appliquée à l’amortissement des obligations 2 1/2 pour 100 remboursables au pair, aurait éteint l’emprunt en cinquante-sept ans environ.

Ce système me paraît offrir plusieurs avantages ; le premier serait de ne pas rouvrir le grand-livre de la dette perpétuelle, et de créer un titre tout nouveau, facilement appréciable par les classes laborieuses, et payable par cinquièmes, soit 200 francs par an, ce qui ne chargerait pas la place au-dessus de ses forces vitales bien constatées, titre effectuant son amortissement en un nombre d’années relativement assez court ; ce nouveau fonds ne nuirait en rien au crédit de la dette inscrite, à laquelle il ne ferait pas concurrence, au moins directement, le 2 1/2 s’adressant surtout aux petits capitaux.

Quant au succès de l’emprunt, il ne paraît pas douteux aux conditions proposées, et la simplicité de la combinaison, facilement saisissable pour l’intelligence la moins familière aux calculs, ne manquerait pas d’attirer énergiquement les épargnes des classes laborieuses ; les petits souscripteurs, certains de ne pas voir leurs demandes réduites, prendraient la plus grande partie, peut-être la totalité de l’emprunt, qui se trouverait ainsi bien classé dès le premier jour.

Supposant mon système adopté, la Banque de France remboursée, l’emprunt 6 pour 100 également remboursé au moyen de l’emprunt 2 1/2 pour 100, quelle serait la situation budgétaire ? D’une part, les 200 millions affectés annuellement au remboursement de la Banque deviendraient disponibles ; d’autre part, il y aurait à inscrire chaque année au budget des dépenses, pour les intérêts du milliard emprunté, une somme de 50 millions (nous avons expliqué que l’amortissement de l’emprunt trouvait ses ressources dans l’annuité affectée à l’emprunt Morgan et dans l’intérêt payé à la Banque).

Il y aurait donc, en supposant le budget en équilibre par l’impôt, une somme disponible de 150 millions. Que si cet équilibre