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COUP D'OEIL
SUR
L'AVENIR FINANCIER
DE LA FRANCE

L'AMORTISSEMENT DE LA DETTE PUBLIQUE.

Dès 1860, le système qui consiste à amortir la dette publique de la France par voie de compensation avec la nue propriété des chemins de fer appartenant à l’état fut soumis à l’examen du monde financier. J’essayai alors de faire adopter cette idée, ainsi qu’en 1868 à la veille de l’emprunt ; mais je dois reconnaître qu’à ces deux époques elle laissa l’opinion publique indifférente. Toutefois la loi du 11 juillet 1866, en affectant à la dotation de la caisse d’amortissement la nue propriété des chemins de fer, reconnaissait en principe l’application spéciale que peut recevoir dans l’avenir cette portion si importante du domaine public. Il m’a paru qu’au lendemain de ces énormes emprunts qui viennent d’élever à 765 millions[1] l’intérêt de la dette perpétuelle, et en présence des difficultés budgétaires qu’entraîne le service de ces emprunts, il y aurait

  1. En 1869, l’intérêt de la dette perpétuelle était de 350,276,936 francs ; il figure au budget de 1875 pour 705,714,323 francs.