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en existe généralement deux, le jour anniversaire de la naissance du roi et le départ solennel des élèves qui quittent l’institution, tandis qu’une troisième fête, celle de la journée de Sedan, est encore en voie de s’établir. Il ne paraît pas opportun d’augmenter le nombre de ces jours de fête, car on en a déjà trop ; on sait que l’église, qui à cet égard a pris le monopole, n’a pas l’habitude de céder ce qu’elle a une fois gagné.

Pour la question en discussion, c’est surtout l’anniversaire royal et la fête de Sedan qu’on doit considérer. Ajouter quelque chose à ce qui se fait pour la fête du roi ne semble pas nécessaire ; cette fête, qui réunit tout le pays autour de la personne du souverain, doit avoir un caractère grave et (si l’on veut bien entendre ce terme) officiel ; dans les écoles prussiennes, elle aura en outre un caractère prussien. Il en est autrement pour la journée de Sedan, qui tend de plus en plus à devenir une fête nationale allemande. Ce jour doit avoir pour l’école le caractère d’une fête populaire ; on le célébrera non par des discours, mais par des chants, des promenades, des exercices gymnastiques et des jeux. Cette fête a une telle importance pour l’école, que le rapporteur est disposé à émettre sur la question de l’époque des vacances un vote qui en facilite la célébration[1].

Passant aux moyens qui sont du ressort de l’enseignement, M. le docteur Jäger déclare qu’il faut écarter tout ce qui serait suspect de tendance, et qu’avant tout il convient de cultiver chez l’élève l’amour de la vérité. Il serait superflu de passer en revue toutes les branches d’enseignement pour montrer en quoi elles peuvent servir à élever la conscience nationale ; c’est surtout le chant, la langue allemande et l’histoire qui se prêtent à cet objet. Dans l’enseignement des gymnases, l’histoire d’Allemagne revient deux fois : une fois en cinquième et en quatrième, une autre fois en prima. Le rapporteur propose de continuer l’histoire allemande en quatrième jusqu’à 4870 ; autrement l’élève ne comprendrait pas l’état politique actuel de l’Allemagne. Ce sera aussi une occasion de faire connaître aux enfans, dans la mesure de leur intelligence, quels seront leurs devoirs comme citoyens. A plus forte raison en prima il est indispensable de conduire l’histoire jusqu’en 1870, quand même il faudrait pour cela resserrer l’espace accordé à d’autres époques moins intéressantes.

Ces considérations, dit le procès-verbal, rencontrèrent un assentiment à peu près unanime. M. le docteur Reichensperger (conseiller à la cour d’appel de Cologne) demande qu’on s’occupe

  1. Parmi les questions soumises à la conférence se trouvait celle d’une modification de l’époque des vacances.