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sévères aux produits mêmes de l’Allemagne ; mais, si à partir de 1852 de nouveaux tarifs furent mis en vigueur, qui réduisirent tout d’abord de moitié les 654 chapitres outils figuraient, c’est en 1867, 1868, 1869, que furent définitivement accordées les autorisations d’exploitation industrielle et commerciale à des sociétés hollandaises, belges, suisses, françaises, russes, anglaises, etc. Les traités de commerce avec les états étrangers datent de cette époque ; 1867 est l’année qui marque un pas décisif dans la voie libérale, et dans celles qui suivent la marche se précipite : en 1868, on abolit la contrainte par corps, la limite du taux de l’intérêt, on établit les chambres de commerce et de l’industrie. Dans cette recherche de l’alliance avec les pays étrangers, l’initiative de la Hongrie se signale particulièrement.

À côté de ces résultats satisfaisans de l’immixtion de l’esprit hongrois dans la marche des affaires autrichiennes, n’oublions pas les profits que la nature de l’un des deux pays procure à l’autre. Essentiellement agricole, douée d’un sol fertile, la Transleithanie pourrait, en raison de circonstances particulières, ne pas jouir de la prospérité complète à laquelle la nature l’a destinée, que ses productions en alimentant l’industrie de l’Autriche contribueraient dans la plus large mesure à accroître la richesse de celle-ci. C’est ainsi par exemple que les distilleries, les brasseries, les sucreries, les filatures, les usines de tout genre par lesquelles sont transformés les produits du sol hongrois se sont plus multipliées au nord qu’au sud de la Leitha.

Si l’on veut résumer les progrès communs des deux époques que nous comparons, il suffira de citer dans les chiffres que le dernier relevé statistique officiel donne pour une période de dix ans, — 1860 à 1870, — ceux qui se rapportent aux dernières années et ceux qui remontent à l’établissement du dualisme. En 1867, le total de l’importation s’élevait à 712 millions de francs, et celui de l’exportation à 1 milliard, ensemble 1 milliard 700 millions. Quatre années seulement plus tard, le premier dépasse déjà 1 milliard 90 millions quand le second reste encore le même. Pour l’exercice suivant, l’Annuaire de la statistique évalue l’importation à 1 milliard 350 millions et l’exportation à 1 milliard 170 millions, ensemble 2 milliards 1/2, c’est-à-dire 50 pour 100 de plus qu’en 1867 : il signale aussi comme un progrès très récent et des plus considérables la diminution du sol improductif, qui dans tous les pays de la couronne de saint Étienne est réduit à moins de 7 pour 100 de la superficie totale.

Les ressources financières et la bonne situation des budgets forment un des principaux élémens de la force des états, la prudence