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LES
CONGRES CATHOLIQUES


I

Le 18 août 1863 s’ouvrait à Malines la première assemblée générale des catholiques. Une agitation extraordinaire régnait dans cette paisible cité, où l’herbe verdit le pavé des rues les plus fréquentées. Dès le matin, de nombreux convois avaient amené de Bruxelles et de toutes les parties de la Belgique les 2,000 ou 3,000 adhérens à l’œuvre du congrès ; à onze heures, une messe solennelle célébrée par M61, Engelbert Sterckx, cardinal-archevêque, les réunissait dans l’imposante cathédrale de Saint-Rombaut. Dans l’assistance, composée pour les trois quarts de membres du clergé séculier ou régulier, on remarquait Mgr Ledochowski, nonce du pape, le cardinal Wiseman, les évêques de Namur, de Tournay, de Gand, plusieurs évêques anglais, l’évêque de Jérusalem (du rite arménien), dont le chapeau de haute forme recouvert d’un voile violet et la longue barbe blanche attiraient tous les regards. La messe dite, les membres du congrès se formèrent en cortège pour se rendre dans la salle du petit séminaire, où l’assemblée allait siéger, les deux cardinaux en robe rouge marchant en tête, escortés d’une escouade de jeunes commissaires revêtus d’une écharpe aux couleurs papales, blanc et or, à qui était confiée la mission, aisée d’ailleurs, de maintenir l’ordre. La salle des séances, d’une architecture fort simple, mais vaste et commode, avait été ornée de guirlandes et de drapeaux aux couleurs nationales belges. Sur l’estrade réservée au bureau s’élevait un dais de velours rouge avec un christ d’ivoire ; au-dessus, un portrait de Pie IX. Un simple pupitre servait de tribune. A une heure, le cardinal-archevêque de Malines