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avant peu faire appel une fois de plus à la générosité du public ; cet appel ne saurait manquer d’être entendu. On peut d’ailleurs s’en remettre à l’intelligence et au bon goût des organisateurs de l’exposition dernière pour être sûr qu’avec eux l’espoir des plus curieux ne sera point déçu.

Nous savons comment tout d’abord le premier crédit de 1 million dont disposait le comité de colonisation avait été consacré par lui à compléter l’installation de toutes les familles débarquées en Algérie avant son intervention. Les crédits qui suivirent, s’élevant à 1,300,000 francs environ, devaient surtout parer à l’avenir. Ainsi 500,000 francs ont été délégués en différentes fois par le comité, au gouvernement de l’Algérie pour bâtir des maisons nouvelles ; 400,000 ont servi à l’assistance personnelle des familles, c’est-à-dire aux dépenses en cheptels, instrumens, vivres ou semences ; 90,000 francs ont été alloués, à raison de 30,000 par province, aux trois évêques d’Alger, de Constantine et d’Oran, pour la construction dans les nouveaux villages de maisons de sœurs destinées à servir d’écoles ou salles d’asile pour les jeunes enfans ; enfin une centaine de mille francs ont été remis, partie aux deux comités d’Alger et de Constantine, partie à divers établissemens de charité qui avaient secouru les immigrans ; 200,000 francs restaient encore disponibles : sur la proposition de son rapporteur, le comité les a consacrés à venir en aide à toutes les familles réellement installées à la fin du mois de mars dernier, et qui, par suite de pertes de bestiaux, de mauvaises récoltes ou d’autres accidens, avaient besoin d’une assistance prolongée ; cet argent a été réparti entre les différens villages d’après des listes individuelles fournies également par les comités privés et les autorités locales.

Bref, à la date du 1er mars 1875, ainsi que le constate M. Guynemer dans son rapport officiel[1], il y avait sur toute l’étendue de la colonie 863 familles d’Alsaciens-Lorrains installés au titre 2 comme colons du gouvernement et du comité de colonisation. Ces familles étaient ainsi réparties : 272 dans la province d’Alger, 397 dans la province de Constantine, 194 dans la province d’Oran, formant ensemble un total de 4,115 personnes. Le nombre des habitations construites pour les loger s’élève à 909, distribuées dans 56 villages ; une quarantaine étaient encore vacantes, mais doivent être occupées sous peu par des familles nouvelles dont l’établissement incombera au gouvernement colonial, puisque les fonds du comité sont entièrement épuisés.,

Si maintenant on cherche à se rendre compte des dépenses faites

  1. Rapport présenté le 31 juillet 1874 à la commission générale des Alsaciens-Lorrains au nom du sous-comité de colonisation par M. Guynemer, membre de la commission.