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LA REORGANISATION
DU MUSEE DE PEINTURE
AU LOUVRE

La réouverture de la section qui termine la galerie du bord de l’eau permet maintenant de se rendre un compte exact des richesses dont se compose la collection des tableaux au musée du Louvre. Depuis longtemps, une partie des toiles qui représentent l’école flamande étaient restées pour ainsi dire cachées dans des salles où le public n’allait guère les chercher, et la critique ne cessait de faire entendre des plaintes sur les lenteurs que l’administration semblait mettre à leur rendre une place logique et favorable à l’étude. Aujourd’hui, les architectes, seule cause de tant de retards, ayant restitué à l’administration la partie qu’elle réclamait depuis si longtemps, celle-ci a pu répondre enfin aux réclamations des artistes et du public, et la grande galerie a retrouvé, avec une partie de son étendue primitive, toutes les toiles qui garnissaient autrefois ses murailles.

Notre musée de Paris est une gloire nationale. Il fait partie de ce domaine que la mauvaise fortune n’a pas diminué et qu’elle nous permet encore, qu’elle devrait même nous obliger d’étendre. Si l’on considère les services qu’il a rendus à l’école française et ceux qu’il est appelé à lui rendre, on comprend mieux combien il importe de s’y intéresser, de l’étudier dans ses richesses et d’en signaler les lacunes, de stimuler enfin l’indifférence, aussi bien celle qui vient de l’admiration satisfaite que cette autre, non moins dangereuse, qui se croise les bras devant une tâche hérissée de trop de difficultés.

Depuis deux siècles, la France peut, sans illusion, se vanter