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pour l’Allemagne ; aussi ces deux pays n’y furent-ils représentés que par un très petit nombre de délégués. Tout fait au contraire augurer favorablement du congrès de Paris. L’amiral de La Roncière Le Noury, président annuel de la Société de géographie, a une grande part à revendiquer dans cette heureuse inspiration ; il a consenti en outre à partager avec M. le baron Reille la plus lourde charge, celle de la mise en œuvre et de l’organisation matérielle de la réunion. Les adhésions recueillies jusqu’à ce jour à l’étranger sont des plus honorables. La Russie, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, se sont empressées d’inscrire en tête de leurs listes particulières des noms tels que ceux de lord Derby, du général Kauffmann, du baron de Richtofen, du général Dufour, de MM. Kiepert, Petermann, Peschel, Khanikof, Semenof, Hunfalvy et bien d’autres encore, illustrés par des découvertes, des voyages ou d’utiles publications. Le comité d’organisation se divise en cinq sections, dont la première, dite section scientifique, s’est occupée jusqu’à présent de préparer les questions à soumettre aux délibérations du congrès ou ayant pour but de provoquer soit des travaux, soit des discussions principalement sur les problèmes non résolus, et qui semblent être à l’ordre du jour de la science. Cette section a dû en conséquence se subdiviser en autant de groupes que la géographie forme de branches diverses. Elle est à peu près parvenue à embrasser l’universalité de ces études en les répartissant sous sept titres différens : géographie mathématique, hydrographique, physique, historique, économique, didactique et voyages. Ces groupes se sont réunis chacun séparément et se sont mis en devoir de rédiger un programme de questions ; mais les questions de ces divers groupes nous ont paru, quant à présent, fort inégales en nombre et en intérêt.

Nous ne dirons rien ici de celles qui ont été proposées par le groupe mathématique, et dont l’énoncé même ne pourrait être bien compris que par des hommes spéciaux ; il n’en est pas de même des questions formulées par le groupe d’hydrographie. On n’ignore pas la tendance à la fois très scientifique et très pratique qu’ont prise en ces dernières années les études relatives à cette branche de la géographie. Depuis les beaux et utiles travaux accomplis en Angleterre et aux États-Unis, nous pouvons citer chez nous ceux de M. Delesse, qui a donné sur le fond des mers et sur le relief, sur la constitution et les variations du sol sous-marin, un livre et un ensemble de cartes très remarqués, les études de M. Charles Martins qui ont paru ici même. Un de nos jeunes ingénieurs hydrographes, M. Germain, a publié cette année sur l’estuaire du Rhône un excellent rapport, auquel on peut reprocher de n’avoir tenu aucun compte