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LES
LIGUES DE LA PAIX
ET
LES LOIS DE LA GUERRE

Ce n’est point un objet de médiocre importance que celui qui réunit les délégués de la plupart des états dans un pays voisin du nôtre. Que l’on ait des congrès en général telle opinion qu’on voudra, qu’on soit ou non porté à les confondre avec les commissions où trop souvent viennent expirer les meilleurs projets, là n’est pas la question pour le moment. Ce qu’on doit envisager, c’est que la codification internationale est vivement demandée depuis longtemps, et qu’en abordant pour la première fois ce problème la diplomatie répond aux plus légitimes préoccupations. Il y a une année à peine à la chambre des communes M. Henry Richard faisait appel à son intervention, et M. Mancini donnait le même exemple à la tribune italienne. Cet appel, paraît-il, a été entendu. Les délibérations ont réclamé le huis-clos, et on l’a assez strictement observé pour que les prolégomènes de la négociation soient, quant à présent, dénués d’intérêt ; mais c’est l’occasion peut-être d’examiner par quelques côtés ce vaste sujet, d’en signaler les difficultés, sans négliger de jeter un regard en arrière et de marquer par quelques traits les principales périodes du mouvement qui s’est opéré dans le sens de la paix, et a préparé de longue main la conférence ouverte à Bruxelles. S’il est facile à première vue de conclure de la codification à l’arbitrage et au désarmement général, la marche des choses en cette immense entreprise avertirait au besoin que sous chaque pas est un écueil, si bien que le passé doit ici de toute nécessité éclairer le présent. Les publications