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les questions traitées par les savans de profession : de là l’intérêt particulier de ces réunions, mais aussi la difficulté d’en donner ici autre chose qu’une idée générale.

Les séances se sont tenues dans une des salles du musée de physique et d’histoire naturelle de Florence, à deux pas de cette tribune de Galilée où la gloire du grand initiateur de la méthode expérimentale resplendit dans une sorte d’apothéose. Modeste et sévère dans son élégance sobre, la salle du congrès n’a d’autre ornement que ses armoires uniformes, laissant voir l’herbier de Webb, dont le buste encore voilé attend une consécration solennelle. Tout respire ici la science sérieuse ; 300 personnes peut-être participent au congrès. L’Italie y figure naturellement par ses principaux botanistes ou naturalistes en général, l’Angleterre y est représentée par tes présidens de la société royale et de la société linnéenne, l’Allemagne, la Russie, la Suisse, l’Autriche, la France, la Belgique, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Grèce, l’Egypte, l’Australie même, par des professeurs d’université, des botanistes, des horticulteurs, dont il serait trop long de citer les noms. Dans une allocution en français pleine de tact et de distinction, M. Peruzzi, syndic de Florence, nous souhaite la bienvenue; une adresse du professeur Parlatore définit le but du congrès et propose au nom du comité d’organisation les nombreux vice-présidens qui doivent choisir entre eux le président de chaque séance. Tout se passe à l’amiable sans froissemens apparens, chacun tenant à honneur de justifier par sa bonne volonté l’accueil empressé de nos hôtes.

Un programme publié plusieurs mois d’avance proposait à l’attention des invités des sujets de discussion déterminés. Le choix en est excellent ; mais, comme toujours en pareil cas, on passe à pieds joints sur ces questions, chacun allant au sujet qui lui tient à cœur et sur lequel ses études ont porté : liberté nécessaire, tout à l’avantage de la science, car mieux vaut l’exposé de faits bien élaborés que la discussion improvisée de questions litigieuses sur lesquelles les gens sérieux observent une juste réserve, laissant aux esprits superficiels le plaisir des divagations hardies. Quelques lectures ont mis à l’épreuve, comme à l’ordinaire, la patience des auditeurs. La première loi des réunions de ce genre devrait être d’exiger une exposition verbale, enfermée dans d’étroites limites de temps et réduite aux conclusions, ou tout au plus au strict nécessaire en fait de développemens. Le français a dominé, même en cette enceinte, où sonnait si bien la langue harmonieuse du Dante; pourtant l’italien, l’allemand, l’anglais, ont eu leur part, accusant ainsi le caractère un peu babélique de ces réunions internationales.

Les sujets traités sont trop spéciaux pour pouvoir être analysés ou même simplement énumérés. Dans la troisième séance, M. Alphonse