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par Oravitza jusqu’à Steyerdorf, le domaine de la compagnie s’étend dans deux petits districts à l’est d’Oravitza, celui de Czaska et celui de Moldowa, tout à fait au sud du Banat et près du Danube. Le premier contient des mines de fer; dans le second, on fabrique de l’acide sulfurique : sous cette latitude méridionale, la vigne peut se cultiver avec succès, et la Société autrichienne a exposé dans son pavillon du Prater des échantillons du vin de Moldowa.

Dans l’évaluation des domaines de la compagnie, nous n’avons point parlé de la fabrique des machines de Vienne et nous n’avons fait que mentionner les mines de Bohême. La fabrique de machines entre dans le compte des profits de 1872 pour plus de 700,000 florins; dans la même année, elle a livré 93 locomotives, 250 wagons, et pourvu aux réparations de toute nature. Les mines de la Bohême se composent de deux gisemens houillers, Brandeiss et Kladno, aux environs de Prague, dont le rendement a été en 1872 de 441,000 tonnes et le produit de 1,400,000 florins. L’ensemble des produits des domaines a été en 1872 de 4,330,000 florins contre 2,280,000 florins de dépenses. On est loin du temps où le prix de la propriété des domaines, fixé à 13 millions de florins, avait en regard un revenu de 490,000. Dans l’inventaire de 1872, malgré le produit actuel, le capital représenté par cette partie de l’actif social n’est encore évalué qu’à 18 millions de florins, y compris les plus-values, composées de tous les travaux d’amélioration, de perfectionnement, les créations de tout genre dont la dépense a été prélevée sur les recettes.

Le produit des 1,600 kilomètres de chemins de fer du réseau actuel, qui atteint près de 60,000 francs par kilomètre, est proportionnellement bien supérieur à celui des domaines. Dans un délai assez court, il s’élèvera encore, quand le raccordement vers le nord de l’Europe sera assuré par l’achèvement de la petite ligne Chotzen-Braunau, et lorsque vers l’est, par la ligne de Temeswar-Orsowa, la jonction sera faite avec le réseau roumain, ainsi qu’au sud avec les chemins serbes et la Turquie, par une pointe poussée vers Belgrade. C’est donc dans le rendement des chemins de fer que consiste principalement la prospérité de la Société autrichienne; toutefois on peut considérer comme une réserve importante, et qui doit survivre à l’amortissement des actions, à la reprise de possession par l’état des lignes de fer, cette possession à titre indéfini d’un territoire qui égale le tiers d’un de nos grands départemens français et qui donne à une société privée un rôle si multiple, si important, si particulier.

Depuis le jour où fut fondée cette association de capitaux autrichiens et français, l’alliance des forces internationales s’est maintenue dans les intérêts et dans les hommes pour le plus grand bien commun. Non-seulement les titres de cette société, actions et obligations, sont de toutes les valeurs étrangères celles qui