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LORD ET LADY BYRON

LES CONFIDENCES DE MISTRESS BEECHER STOWE.

I. Lord Byron jugé par les témoins de sa vie, Paris 1868. — II. The true story of lady Byron’s life, par Harriet Beecher Stowe, Boston 1869. — III. A Vindication of lord Byron, par Alfred Austin, Londres 1869. — IV. Médora Leigh, Londres 1869. — V. Lady Byron vindicated, par Harriet Beecher Stowe; Londres 1870. — VI. The Stowe Byron controversy, Londres 1870. — VII. The true story of lord and lady Byron, Londres 1870. — VIII. La Jeunesse de lord Byron, par l’auteur de Robert Emmet, Paris 1872. — X. Lord Byron, par Karl Elze, Berlin 1870.


I.

Le mariage de lord Byron a été certainement la plus malheureuse action de sa vie; sa conduite à l’égard de sa femme, qui a déchaîné contre lui l’opinion publique en Angleterre, lui est encore reprochée après sa mort. Lady Byron, morte à son tour, semble avoir légué à des mains trop obéissantes le soin d’une vengeance posthume, comme si elle n’était pas assez vengée par le long exil et par la fin douloureuse du poète. Le débat soulevé à ce propos en Angleterre et en Amérique, grâce aux confidences inattendues de mistress Beecher Stowe, commençait à peine lorsque la guerre de 1870 a détourné notre attention vers des soucis plus graves. Nous pouvons le reprendre aujourd’hui en toute liberté d’esprit, dans des conditions de sang-froid et d’impartialité que ne possédaient pas toujours les combattans de la première heure.

Qu’on ait pris parti pour la femme ou qu’on ait plaidé la cause du mari, on a généralement négligé, dans la chaleur de la discussion, de remonter jusqu’à l’origine même de leurs rapports, jusqu’aux circonstances qui ont précédé et amené leur liaison. On ne peut déterminer cependant la part de responsabilité qui revient à chacun, si