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UNE NOUVELLE PHASE
DE LA
PHILOSOPHIE SPIRITUALISTE

I. F. Ravaisson, Rapport sur la philosophie en France au dix-neuvième siècle. — II. J. Lachelier, du Fondement de l’induction. — III. Alfred Fouillée, la Liberté et le déterminisme.

La philosophie spiritualiste est entrée depuis quelques années dans des voies nouvelles. De jeunes talens se sont fait jour, quelques tentatives intéressantes de synthèse spéculative ont été essayées, une grande ardeur se manifeste dans la jeunesse laborieuse de notre École normale ; tout porte à croire que la philosophie universitaire, un moment éclipsée par les mesures réactionnaires de 1852, aura bientôt repris sa force et son éclat. Nous voudrions faire connaître ce mouvement d’idées, qui, tout renfermé qu’il est dans l’enceinte de l’école, n’en est pas moins digne d’attention, et est appelé peut-être à exercer quelque influence sur les directions futures de la pensée dans notre pays. Nous espérons que, malgré l’aridité des problèmes, nos lecteurs voudront bien nous suivre dans ces régions de la haute abstraction, et, oubliant un instant les tristes débats de la politique, s’élever avec nous sur les cimes froides, mais vivifiantes de la pensée pure.

Le spiritualisme est-il une philosophie qui puisse se prêter au changement, au mouvement, au progrès, et qui soit susceptible de prendre des formes différentes sans se contredire et se détruire lui-même ? C’est ce que ne paraissent pas croire bon nombre d’excellens esprits. Le spiritualisme, dit-on, est la vérité, et il n’y a