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collaborateurs bénévoles à l’œuvre des gymnases, ce sont les surveillans (nabliouditel). Ils sont choisis par le curateur parmi les personnes qui sont disposées à consacrer une partie de leur temps et de leur fortune au bien de l’établissement ; le choix doit être approuvé par l’impératrice. C’est une façon d’intéresser les hommes riches et influens à la prospérité de ces établissemens. Parlons encore de deux autorités collectives, de deux conseils qui prennent part dans certaines limites à l’administration des écoles, la conférence et le comité d’administration. La conférence se compose du natchalnik, de l’inspectrice, des maîtres et maîtresses de l’établissement ; c’est la réunion du corps enseignant. Elle statue sur la rédaction et les modifications du tableau des classes, le choix des manuels et des livres de bibliothèque, les notes et récompenses à décerner aux élèves, les examens de sortie et de passage, et en général sur tout ce qui peut intéresser l’éducation morale et intellectuelle des écolières. Le comité d’administration, qui a également pour président le natchalnik se compose de l’inspectrice, des surveillans bénévoles, quand il s’en trouve, et de deux maîtres ou maîtresses délégués par la conférence. Il règle le budget de la maison, approuve les dépenses extraordinaires, veille à l’entretien du matériel et à l’exacte tenue des livres.

En règle générale, il devrait y avoir pour chaque classe ce qu’on appelle une sous-inspectrice ou dame de classe ; mais, comme le plus souvent elles sont suppléées par les maîtresses qui enseignent des matières spéciales, il n’est pas nécessaire qu’elles soient en si grand nombre. Toutefois la dame de classe n’a la liberté de s’absenter que lorsqu’elle est remplacée par une maîtresse ; elle est tenue en général d’assister à la leçon quand c’est un maître qui la donne. On a voulu ôter tout prétexte à la malveillance. Beaucoup de ces maîtres sont déjà professeurs dans des gymnases de garçons ; il y a parmi eux des savans très distingués, qui honoreraient les chaires de l’enseignement supérieur, et qui ont préféré se consacrer à une œuvre éminemment utile et patriotique. Quant au personnel des maîtresses, il provient de sources assez différentes : les unes sont des élèves des instituts, et elles excellent surtout comme maîtresses de langues ; les autres sortent des pensions particulières, ou se sont formées elles-mêmes à une époque où l’on n’avait encore rien fait pour la bourgeoisie, quelques-unes sont sorties de ces mêmes gymnases féminins où elles enseignent aujourd’hui. A l’origine des gymnases, on confiait exclusivement à des hommes l’enseignement dans les classes supérieures ; on réservait aux maîtresses les classes inférieures. La rétribution annuelle des premiers est calculée au taux de 50 roubles pour chaque heure de leçon par