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qu’une valeur archéologique, plusieurs tentatives ont été faites par l’administration forestière pour rédiger une instruction générale qui pût guider sûrement ses agens dans tous les détails de leur service. Elle a toujours reculé devant la difficulté de la tâche. On ne se figure pas en effet combien il faut d’instructions spéciales et de circulaires pour faire marcher un service aussi important et aussi compliqué que l’administration forestière. Les lois et les décrets ne statuent que sur les questions générales ; mais, quand il s’agit de l’exécution, il faut pénétrer dans les détails et prescrire aux agens ce qu’ils ont à faire dans chaque cas particulier, afin d’établir l’uniformité dans l’administration et d’éviter des solutions différentes pour des cas identiques. Ces instructions, qui ne peuvent avoir la fixité des lois et qui doivent se modifier suivant les circonstances, deviennent si nombreuses qu’on finit par ne plus distinguer entre celles qui sont en vigueur et celles qui ne le sont plus.

Si l’on veut connaître par exemple la législation en matière de contribution foncière pour les forêts, on n’a qu’à ouvrir le dictionnaire, on y trouvera résumés en quelques mots tous les règlemens et arrêts qui concernent cette importante matière, c’est-à-dire la base qui sert à établir les contributions, les centimes additionnels, les impositions spéciales pour chemins vicinaux, les cas d’exemption, les formalités pour obtenir des réductions ou décharges. A l’article exploitation, vous trouvez tout ce qui concerne les divers modes d’exploitation des bois et les conditions aux quelles ils sont soumis dans les forêts domaniales ou communales, etc. Ces deux volumes, comprenant la législation et l’administration forestière, ne forment que la première partie du Dictionnaire général des forêts. Celui-ci sera complété par la publication de tout ce qui est relatif à la botanique, à la sylviculture, à l’aménagement, à la statistique, et l’on pourra dire alors que la bibliographie forestière de France s’est enrichie d’un véritable monument.


J. CLAVE.


Artikel V, von Edgar Bauer. — Nachwort von A. Billo. Altona 1873.


Dans la guerre de trente ans, dit la légende, un officier impérial ayant remarqué sur une table d’auberge un livre de piété, le Jardin du Paradis de Jean Arndt, le lança dans le poêle, où flambait un bon feu, — deux heures plus tard, l’hôtesse le retrouva intact au milieu des cendres ; mais l’officier périt peu après de mort violente. C’est ainsi que l’article 5 du traité de Prague a traversé, comme par miracle, l’épreuve du feu, car l’espoir de ceux qui se flattaient qu’il serait consumé dans les flammes du grand incendie de 1870 a été trompé. Il n’a pas non plus péri dans les flots des discours et des dissertations où ses adversaires ont tenté de le noyer ; il subsiste, il surnage, il attend depuis