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4 1/2 pour 100. Dans l’un et l’autre cas, il serait possible d’imaginer des combinaisons qui procureraient une économie dont le maximum résulterait d’un écart d’intérêt, soit 4,500,000 francs par an dans le premier cas, et 12 millions dans l’autre cas. Les opérations de ce genre sont, il est vrai, bien plus difficiles quand il s’agit d’emprunts remboursables à primes comme les emprunts municipaux que s’il s’agit d’emprunts émis dans un type qui se rapproche du pair, et il serait imprudent de compter sur la réalisation intégrale de ces économies. Ce n’est point, suivant M. Say, qu’a ne sera pas opportun un jour, quand toutes les liquidations seront terminées, de chercher quelque combinaison, surtout en ce qui concerne l’unité quarantenaire du Crédit foncier ; mais on ne doit pas oublier que les conversions amènent toujours des déclassemens de titres et sont de nature à ébranler le crédit plutôt qu’à le fortifier ; il ne faut donc les faire qu’à bon escient et sans précipitation.

Ces premiers calculs ont été modifiés en quelques points par l’adjonction d’élémens nouveaux, et on a pu voir qu’en 1873 le total des deux dettes, fondée et flottante, représente une annuité de 91 millions au lieu de 88. En regard de la dette flottante, peut-être serait-il utile de mettre la valeur des propriétés que la ville de Paris pourrait vendre, et que la direction de l’administration générale fait figurer à la date du 20 novembre 1871 pour 71 millions, d’après une révision faite en 1870 ; mais ce chiffre reste sujet à une vérification plus rigoureuse. Plus de deux ans se sont écoulés depuis les expertises, et le temps apporte bien des modifications dans la valeur des choses. Quoi qu’il en soit, sans vouloir faire entrer cette ressource en ligne de compte, on peut y trouver le moyen de doter certaines opérations de voirie, soit par la vente, soit par l’abandon en nature de, terrains ou d’immeubles. Ce n’est pas là de l’argent en caisse ; c’est comme un portefeuille spécial qui contient des titres pouvant être donnés en subventions.

Ceci dit, nous voici en présence du budget municipal de 1873. Comme tous les budgets, celui-ci se compose de deux parties, le budget ordinaire et le budget extraordinaire, l’un avec des articles constans et qui aux chiffres près se renouvellent à chaque exercice, l’autre d’articles et d’opérations de passage qui, une fois menés à fin, ne sont pas susceptibles de se renouveler. Le budget ordinaire porte aux recettes 201,812,589 fr. 91 cent, et aux dépenses la même somme ; le budget extraordinaire porte aux recettes 63,500,000 fr. et la même somme également aux dépenses : total pour les « deux budgets, recettes et dépenses, 265,312,589 fr. 91 cent. En quelques mots et en quelques chiffres, telle est la situation, Nous avons vu quelles sont les dettes ; avec quelques supplémens qui s’y rattachent, on les trouve portées à 96 millions en nombre rond dans les deux