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LA POESIE POPULAIRE
DES
TURCS ORIENTAUX

I. W. Radloff, Proben der Volksliteratur der Türkischen Stämme Süd-Sïbiriens, Saint-Pétersbourg, 1866-1872. — II. A. Levchine, Description des hordes des Kirghiz, 1872. — III. Zaleski, la Vie des steppes kirghises, 1865. — IV. Vambéry, Skizzen aus Mittelasien, 1868 ; Cagataïsche Sprachstudien, 1867 ; Reise in Mittelasien 1864 ; Relation de voyage dans l’Asie centrale par un faux derviche, Paris, 1865 — V. Belin, Notice sur Mir Ali-Schir, Paris 1855. — VI. A. Chodzko, Specimens of the popular pœtry of Persia, Londres 1842.


I. — ORIGINE ET EXODE DE LA RACE TURQUE.

La « montagne d’or, » l’Altaï, « touchant la voie lactée » est le point de départ de la race finno-mongole, le berceau de cette nombreuse famille turque qui comprend bien vingt nations, et qui était destinée à jouer un si grand rôle et à faire reculer sur tant de points notre race aryenne. Les anciens avaient tellement l’habitude de confondre sous le même nom des populations diverses qui menaient une existence analogue, qu’il est difficile de se faire une idée de l’histoire primitive des nations turque. Les Chinois, qui ont eu de fort anciens rapports avec les Turcs orientaux, les appelaient Tu-Ku. On serait assez tenté, comme Hammer, de leur donner pour ancêtres les Parthes, ces terribles nomades qui firent courir tant de périls à la fraction de la race aryenne qui avait à soutenir dans l’Iran les assauts des sauvages habitans du Tourân. Cette lutte, qui remplit des siècles, devait tourner très mal pour les Aryens, puisque la vallée