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LE BRÉSIL
ET
LES RÉPUBLIQUES DE LA PLATA
DEPUIS LA GUERRE DU PARAGUAY


I.

C’est une tradition pour la France, heureuse ou malheureuse, de trouver au Brésil et dans les républiques de la Plata une réelle sympathie. Pendant la guerre contre l’Allemagne, de nombreuses sociétés de secours, s’étant spontanément établies à Rio, aidèrent la colonie française du Brésil, qui compte environ 30,000 âmes, à recueillir des souscriptions au profit de nos blessés. Les deux chambres brésiliennes votèrent une motion pour saluer la victoire de l’armée de l’ordre contre la commune de Paris, comme « un triomphe du christianisme et de la civilisation, » et peu de temps après l’empereur dom Pedro vint séjourner dans notre capitale. Montevideo s’associa profondément à la douleur d’un peuple ami; Buenos-Ayres, où la colonie française est si respectable, si laborieuse, si riche en grandes fortunes acquises par un honorable travail, montra un chagrin véritable en apprenant la triste issue du long siège de Paris. La bourse se ferma, les transactions commerciales furent suspendues, les journaux parurent encadrés de noir. Enfin dans les états de la Plata, comme au Brésil, on applaudit sincèrement à l’œuvre de réorganisation et de réparation dont l’assemblée nationale et le gouvernement français poursuivent par de nobles efforts le prompt accomplissement. Il est juste de remarquer