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NEGOCIATIONS AVEC L'ALLEMAGNE

LA CONVENTION POSTALE

Depuis la signature du traité de paix du 10 mai 1871, les gouvernemens de France et d’Allemagne ont poursuivi les négociations nécessaires pour rétablir les rapports entre les deux pays. Les traités conclus à Berlin le 12 octobre 1871, en stipulant l’évacuation anticipée d’une partie de notre territoire, ont organisé d’urgence un régime provisoire pour les relations commerciales entre la France et ses anciennes provinces d’Alsace-Lorraine[1]. La convention du 11 décembre, signée à Francfort, a réglé les questions qui concernent la nationalité des personnes, les pensions civiles et militaires, la procédure judiciaire, les hypothèques, les offices ministériels, les juridictions ecclésiastiques, les brevets d’invention, en un mot les principaux détails de l’organisation administrative et des intérêts privés. Dans la situation ingrate et difficile où ils étaient placés, les plénipotentiaires français, MM. de Goulard et de Clercq, ont défendu de leur mieux la cause des vaincus ; ils se sont appliqués à faire prévaloir la modération et l’équité au profit de nos anciens compatriotes, si cruellement frappés par les destins de la guerre. S’ils n’ont pu résister avec succès sur tous les points, notamment pour la détermination de la nationalité, aux exigences de la chancellerie allemande, du moins l’acte diplomatique auquel ils ont donné leur signature pourvoit dans son ensemble aux intérêts les plus urgens.

Nous avons vu de notre temps des annexions de territoires au sujet

  1. Voyez la Revue du 15 novembre 1871, Négociations avec l’Allemagne, les Traités de Berlin.