Oui, je veux que tu voies cet homme dangereux, et que tu reconnaisses avec moi qu’il n’y a pas de tels hommes pour une honnête femme.
Mais mon mari… Il est vrai qu’il ne m’a pas défendu de le recevoir !
Ton mari t’estime trop pour s’inquiéter de rien ; d’ailleurs je suis là.
M. le marquis de Valroger.
Scène III
Si j’ai eu l’audace d’insister, madame…
C’est que vous m’avez vue à cette fenêtre ? (Bas à Anna étonnée.) Laisse-moi faire !
C’est madame que j’ai vue.
Madame est mon amie, madame de Trémont, et vous êtes ici chez moi ; c’est moi seule qui dois vous demander pardon de vous avoir fait attendre.
Vous êtes bien bonne de vous excuser, madame, je ne savais pas avoir attendu.
C’est que… on vous avait dit que j’étais sortie. Je ne l’étais pas.
Vous êtes adorable de franchise, madame ! Je dois donc me dire que votre premier mouvement avait été de me mettre à la porte ?
Absolument.
C’est-à-dire une fois pour toutes ?
J’en conviens, puisque je me suis ravisée.
J’en suis bien heureux ; mais à qui dois-je ?…