Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 97.djvu/888

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'ELOQUENCE
POLITIQUE ET JUDICIAIRE
A ATHENES

ISÉE, UN JURISCONSULTE ATHÉNIEN.

I. Histoire de la littérature grecque jusqu’à Alexandre le Grand, par Ottfried Muller, traduite, annotée et précédée d’une étude sur Ottfried Muller, par M. K. Hillebrand ; 2 vol. in-8o, Paris. — II. Demosthenes und seine Zeit, von Arnold Schæfer, 4 vol. in-8o, Leipzig. — III. Des Caractères de l’atticisme dans l’éloquence de Lysias, par M. Jules Girard ; in-8o, Paris. — IV. Le Discours d’Isocrate sur l’Antidosis, traduit en français pour la première fois par M. A. Cartelier, avec une introduction par M. Ernest Havet, grand in-8o, Paris.

Tous les orateurs dont il a été question jusqu’ici dans le cours de ces études, qui nous ont fait remonter aux premiers bégaiemens de l’éloquence athénienne et qui nous conduiront jusqu’à Démosthène, ont été plus ou moins mêlés aux luttes politiques de leur temps. Hommes d’état, ils ont, comme Périclès, gouverné la cité ; chefs de faction ou ambitieux aventuriers, ils ont, comme Antiphon et Andocide, risqué leur liberté, leur vie ou leur honneur dans les discordes civiles d’Athènes. Si leur qualité d’étranger ou leur tempérament les écartait de la tribune du Pnyx, ils avaient pourtant appartenu, comme Lysias, à un des grands partis qui aspiraient à gouverner la cité, ou, comme Isocrate, ils avaient cherché à éclairer et à diriger leurs compatriotes, ils avaient offert leurs conseils à Athènes et à la Grèce, ils avaient donné leur avis sur les affaires publiques, sur les réformes intérieures, sur la paix, la guerre et les alliances. Avec Isée, nous nous trouvons pour la première fois