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LE CONTRÔLE
DES ARSENAUX
DE LA GUERRE ET DE LA MARINE


I

Au milieu des graves questions politiques et sociales qui absorbent les esprits, on a sans doute laissé passer, sans y prêter l’attention qu’elle mérite, la mesure récemment prise par le ministre de la guerre au sujet du contrôle des arsenaux. Cette mesure d’économie administrative, cette rédaction d’un nouveau règlement sur la comptabilité des matières a, sous des apparences modestes, une importance considérable, car elle intéresse nos approvisionnemens militaires, et se lie d’une façon étroite au régime des arsenaux. Il ne suffit pas de faire entrer dans les rangs les forces vives de la population, il ne suffit pas de former une armée imposante par le nombre et la qualité des hommes ; il faut encore qu’au moment du péril elle puisse trouver immédiatement, sans erreur ni mécompte les armes, les effets d’équipement de tout genre, les vivres, les munitions, en un mot ce matériel indispensable sans lequel les troupes les plus vaillantes sont frappées d’impuissance. On doit donc établir des magasins destinés à contenir et à préparer ces ressources militaires ; il est indispensable de les réunir longtemps à l’avance, avec le soin le plus grand, avec l’application la plus intelligente. On sait ce que valent et ce que coulent les approvisionnemens faits à la hâte. Le pays a le devoir de s’imposer chaque année les sacrifices suffisans pour former, compléter et entretenir tout ce