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LA
CHALEUR ET LA VIE

I. Les Phénomènes physiques de la vie, par M. Gavarret, 1870. — II. Traité de physique médicale, par W. Wundt, traduction française de M. Monoyer, 1871. — III. Das Verhalten der Eigenwärme in Krankheiten, von Wunderlich, 1870. — IV. Travaux et Mémoires récens de MM. Claude Bernard, Berthelot, Charcot, Demarquay, Hirn, Hirtz, Onimus.

La question de la chaleur et de la vie n’a pu être résolue pleinement que par le concours simultané de la physique, de la chimie et de la biologie. L’ancienne physiologie traitait empiriquement de la chaleur animale, mais sans en pouvoir expliquer l’origine. Il a fallu pour cela les découvertes de Lavoisier et les investigations plus modernes de la thermochimie. Après avoir montré comment naît cette chaleur, il importait d’enseigner ce qu’elle devient ; c’est la thermodynamique qui nous l’a révélé. Enfin l’expérimentation physiologique la plus délicate a pu seule déterminer les modifications qui surviennent chez les êtres vivans, lorsqu’ils sont soumis à l’influence d’une température soit supérieure, soit inférieure à celle qu’ils possèdent normalement. La médecine et l’hygiène tirent déjà profit des indications fournies à ce sujet par la science pure. On a reconnu que l’étude des variations de la chaleur animale dans les maladies a une importance notable pour la connaissance de celles-ci, et que le diagnostic aussi bien que le pronostic en reçoivent des lumières inattendues.

L’examen des phénomènes calorifiques, entrepris à divers points de vue spéciaux, isolés et indépendans, pour la solution de questions tout d’abord sans connexité apparente, a procuré ainsi un ensemble de vérités qui aujourd’hui se combinent presque spontanément et se trouvent renfermer le secret d’un grand problème de philosophie naturelle. Une analyse minutieuse et longue aboutit de