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pareille circonstance de bons résultats, aussi bien à dix ou vingt ans d’ici qu’aujourd’hui, ou d’imaginer qu’il convient de dresser au service des chemins de fer les officiers du génie ou de tout autre corps spécial, en vue de leur remettre en temps de guerre l’exploitation des lignes d’un intérêt stratégique. On ne fait bien une telle besogne qu’à la condition de s’y livrer tous les jours. L’exploitation des chemins de fer pendant la guerre, de même que pendant la paix, est une entreprise industrielle dont chaque année modifie les conditions. S’il nous était permis d’émettre un avis, nous dirions que, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres, on ne se prépare bien à la guerre qu’en s’y exerçant pendant les années de paix. Un décret du 14 novembre dernier reconstitue au ministère de la guerre la commission militaire des chemins de fer que le maréchal Niel avait instituée. On n’y voit figurer que deux représentans des compagnies en regard de sept officiers. N’est-ce pas donner trop de prépondérance à l’élément militaire sur l’élément technique ? Et puis n’est-il pas à craindre que les travaux de cette commission ne restent dans le domaine de la théorie ? Que le ministre de la guerre adopte l’habitude de faire voyager en chemin de fer, par grandes masses et à l’improviste, les troupes qui chaque année changent de garnison ou se rendent dans les camps d’instruction, tout le monde se familiarisera peu à peu avec le mouvement des troupes. Ce sera une dépense peut-être, mais qui sera profitable. Les compagnies sauront quelles parties de leurs installations sont insuffisantes ; les officiers apprendront à se tirer d’affaire dans les gares ; les généraux en chef connaîtront ce qu’un chemin de fer peut exécuter et ce qu’il est téméraire de lui demander. N’est-ce pas là vraiment la préparation qui nous a manqué ?


H. BLERZY.



HISTOIRE NATURELLE.
LES NIDS D’OISEAUX.


« La maison, disait un savant hygiéniste, n’est qu’une extension du vêtement ; la tente est encore voisine du manteau, le toit n’est qu’une vaste coiffure. » L’habitation, aussi bien que le vêtement, est avant tout un abri qui nous isole du milieu ambiant, et nous protège contre l’inclémence des saisons. Plus heureux que l’homme, l’animal n’a pas besoin de s’habiller, la nature lui fournit plumages et fourrures ; mais il n’est point dispensé de se bâtir la demeure qui doit l’abriter. Faut-il croire qu’ici encore la nature se charge de tout, que l’aveugle instinct guide l’abeille qui construit sa cellule, et l’oiseau qui édifie son nid ?