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ensuite difficilement, faute des subdivisions nécessaires, une bonne partie de ce qu’on y aurait fait entrer.

Tout en profitant de l’exemple donné, il fallait donc s’en approprier l’esprit plutôt que la lettre, et pour cela multiplier ou élargir les séries en raison du nombre, de la diversité, de la signification particulière des recueils à classer. C’est ce qui fut judicieusement exécuté. Au lieu des douze sections dont Heinecke voulait qu’on se contentât, on en établit vingt-quatre correspondant chacune à une des lettres de l’alphabet, et comprenant d’abord sous l’étiquette collective d’une même lettre toutes les œuvres analogues par la nature des objets qu’elles représentent, par leurs origines pittoresques ou leur destination scientifique. En outre à ces lettres majuscules déterminant la fonction générale et le caractère typique de chaque section, on ajouta des lettres minuscules, pour créer en quelque sorte autant de compartimens qu’il pourrait y avoir de séries partielles à loger et pour assurer à celles-ci leur existence propre ou leur développement, sans néanmoins les isoler de la classe à laquelle elles appartiennent naturellement à titre de dépendances ou d’annexés. Les recueils de costumes par exemple sont rangés sous la lettre O ; mais, depuis a jusqu’à f six sous-lettres indiquent les groupes particuliers. Les costumes de la France et ceux de toutes les nations aux diverses époques, les habillemens monastiques aussi bien que les costumes des anciens ordres militaires, forment ainsi des collections qui s’avoisinent sans se confondre, et des subdivisions semblables pratiquées dans les autres sections facilitent partout les recherches, en même temps qu’elles se prêtent avec une égale élasticité à de continuelles intercalations. Rien de plus aisé en effet que d’introduire à leur rang, dans quelque catégorie que ce soit, les volumes qui surviennent. Supposons qu’un recueil de costumes français au XIIIe siècle a été acquis aujourd’hui ; le volume à côté duquel celui-ci devrait être installé porte le timbre 0. a. 60, et le chiffre 61 a été inscrit déjà sur une suite de costumes appartenant à une époque moins ancienne ; — il suffira, pour maintenir l’ordre chronologique aussi bien que l’ordre numéral, de timbrer ainsi : 0. a. 60 a le volume qu’il s’agit d’intercaler. Viennent plus tard dix, vingt autres ouvrages sur le même sujet et sur le même temps, ils trouveront leur place à leur tour sans qu’on change rien au procédé. Depuis le premier jusqu’au dernier, ils recevront, suivant la succession alphabétique, une sous-lettre qui, tout en laissant invariables la lettre de signalement et le numéro primitif, caractérisera l’office particulier de chaque volume et, pour ainsi dire, en consacrera l’individualité.

On le voit, grâce à ces divisions générales une fois établies et à