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pays sont petits, mais le rôle en est grand ; ce sont des hommes d’expérience, des fonctionnaires laborieux, rompus à tous les détails du service, des guides sûrs auxquels la conférence pourra recourir chaque fois qu’elle perdra sa route. Le fez ottoman ne dé- pare point une semblable réunion ; l’envoyé turc, sans suggérer de solution originale, accepte du moins avec grâce celles que l’Europe élabore ; il apporte au milieu de ses collègues les raffinemens subtils de la politesse orientale.

Pour en revenir aux délégués de 1865, signalons l’heureuse harmonie qui a régné entre eux. Leur œuvre a répondu parfaitement à l’esprit qui avait provoqué leur réunion. La France, avons-nous dit, avait fourni, par son avant-projet, la matière des délibérations et le canevas de l’œuvre commune ; la conférence s’est associée sans réserve à l’idée française, et s’en est pénétrée de telle sorte qu’elle a mis, dans les corrections qu’elle faisait au projet primitif, le sentiment d’ordre et de méthode avec lequel il avait été préparé. Aussi la convention signée en 1865 a subsisté depuis lors sans modifications importantes et n’a demandé dans la pratique que des perfectionnemens de détail. Ce n’est pas à dire que cette œuvre fût parfaite : nous avons signalé, chemin faisant, un des points principaux où elle laissait à désirer. On avait proclamé l’association des intérêts et posé les règles d’une exploitation commune dans le service télégraphique, on avait fondé d’une manière durable l’institution des conférences périodiques ; mais la direction du service, dans l’intervalle des conférences, restait incertaine et flottante. C’est de ce côté surtout qu’il y avait des progrès à réaliser. Il nous reste à dire ce qui depuis lors a été fait dans ce sens.


EDGAR SAVENEY.