Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 101.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tarif : une dépêche de Paris à Kœnigsberg (vingt mots) revenait à 25 fr. 50 cent.

Après avoir traité avec le groupe des puissances allemandes, la Francs convoqua pour le même objet ses autres limitrophes. Une convention fut signée à Paris le 29 décembre 1855 avec la Belgique, l’Espagne, la Sardaigne et la Suisse. La zone était encore admise comme base du tarif; mais l’étendue de la première zone était portée à 100 kilomètres, celle de la seconde à 250, et ainsi de suite d’après la même loi, chaque zone excédant de 150 kilomètres la largeur de la précédente. La dépêche simple était fixée à quinze mots, avec taxe additionnelle pour chaque série de cinq mots. Le prix par zone était de 1 fr. 50 cent, pour la dépêche simple avec augmentation de 50 centimes pour chaque série additionnelle.

Par ce simple aperçu des deux conventions de 1852 et de 1855, on voit surgir une cause grave da difficultés dans les relations internationales. Voilà deux traités, avec deux groupes de puissances, où toutes les règles de la taxe sont différentes. Si l’on songe que des divergences analogues se manifestaient sur les autres élémens de la transmission, si l’on pense d’ailleurs que d’autres groupemens de nations s’étaient produits en différens points de l’Europe avec des stipulations spéciales, comme par exemple l’union austro-germanique, on comprendra que le service européen devait être rapidement entravé par une confusion croissante, et que l’on devait avoir dès lors l’idée de réunir toute l’Europe dans une convention unique.

Toutefois il s’écoula encore une dizaine d’années avant que cette idée fût mise à exécution. Dans cet intervalle, il y eut place pour un certain nombre de stipulations diplomatiques. Ainsi, par une série de modifications, la convention conclue entre la France et les états allemands fut convertie en un traité signé à Berlin le 29 juin 1855, puis en un nouveau traité signé à Bruxelles le 30 juin 1858. D’un autre côté, à la convention intervenue entre la France et ses autres limitrophes s’était substitué un acte signé à Berne le 1er septembre 1858. A vrai dire, dans les premiers jours de l’année 1859, les traités de Bruxelles et de Berne, qui venaient d’être mis tous les deux en vigueur, constituaient pour l’occident de l’Europe une sorte de régime uniforme. Ces deux traités ne présentaient pas de dissemblance essentielle et pouvaient à la rigueur rentrer l’un dans l’autre. Il le fallait bien, puisque la Belgique et les Pays-Bas intervenaient comme parties contractantes dans ces deux actes; ces états n’auraient pu signer, ni surtout appliquer en même temps des dispositions foncièrement contradictoires; mais d’autres causes de difficultés étaient nées successivement. En dehors des états qui