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filets du nerf spinal, dont l’irritation détermine le tic de la tête, le torticolis chronique, etc. Or l’électricité fait disparaître ou du moins améliore notablement ces divers états morbides ; elle exerce la même action sur les névralgies et les névrites, toutes les fois que ces affections ne sont point les symptômes d’autres maladies plus profondes. Les courans rétablissent l’activité normale de la nutrition dans les nerfs malades et dans les muscles correspondans ; ils agissent aussi de la façon la plus heureuse sur les rhumatismes en modifiant la circulation locale, en calmant la douleur et excitant les phénomènes réflexes qui sont suivis de contractions musculaires. Erb, Remak, Hiffelsheim et Onimus ont mis hors de doute cette action salutaire sur les gonflemens articulaires, soit dans les cas aigus, soit dans les cas chroniques.

Les découvertes relatives à l’influence de l’électricité sur la moelle épinière ont été mises à profit dans le traitement des maladies qui dépendent d’une surexcitation de l’activité de cet organe, telles que la chorée, la danse de Saint-Guy, l’hystérie et d’autres névroses convulsives qui présentent une physionomie plus ou moins analogue. Voici deux cas de ce genre publiés par le docteur Onimus, et qui donneront une idée de la manière dont on applique ici le courant. Un enfant de douze ans était atteint d’une affreuse maladie. Toutes les cinq ou dix minutes, il perdait connaissance, se roulait par terre, les yeux déviés vers la partie supérieure, puis se raidissait tellement qu’on ne parvenait à plier aucun de ses membres. L’accès terminé, il revenait à lui, mais la moindre impression un peu vive suffisait à l’accabler de nouveau. On lui appliqua d’abord sur la moelle les courans ascendans. Aussitôt l’enfant fut pris d’une crise violente. Les courans descendans furent employés ensuite pendant quinze jours consécutifs, au bout desquels le petit malade recouvra la santé. — Une jeune fille de dix-sept ans, hystérique, offrait des symptômes très bizarres du côté du larynx, du voile du palais et des muscles de la face, entre autres une sorte d’aboiement suivi d’un reniflement intense, et d’horribles grimaces. Or en plaçant le pôle positif dans la bouche de la malade, contre la voûte palatine et le pôle négatif sur la nuque, on parvint à supprimer tous ces phénomènes morbides. En disposant les pôles dans un ordre inverse, on les aggravait au contraire. Après seize séances de traitement électrique, cette jeune fille fut presque complètement guérie, et il ne lui resta qu’un tic musculaire insignifiant en comparaison des désordres primitifs. Enfin plusieurs cas de tétanos ont été