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L’ÉLECTRICITÉ ET LA VIE

D’APRÈS LES TRAVAUX RÉCENS DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE.


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I. Traité d’électricité médicale, par les docteurs Onimus et Legros, 1872. — II. Traité d’électrisation localisée, par M. Duchenne (de Boulogne), 1872. — III. Elektrotherapie, von Dr  Moritz Benedickt, Wien 1870.


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C’est en 1794 que Galvani découvrit que les muscles des animaux éprouvent des contractions au contact de certains métaux. Suivant lui, ce contact provoque simplement la décharge d’un fluide inhérent aux animaux eux-mêmes. Le fait n’était pas contestable, mais l’explication l’était. De grandes discussions s’ensuivirent dans les écoles de physiologie ; heureusement on comprit que la difficulté ne pouvait être résolue que par des expériences. On en fit un nombre immense, à la plus mémorable desquelles reste attaché le nom de Volta. Alexandre Volta soutenait, contre Galvani, que l’électricité qui détermine des contractions dans les muscles, loin d’être originaire de ces organes, y est introduite par les métaux avec lesquels on opère. Pour le prouver, il construisit en 1800 la pile qui porte son nom, c’est-à-dire un appareil où l’association de deux métaux différens devient une source abondante de fluide électrique. Galvani et Volta étaient deux hommes du plus éminent esprit, qui savaient à fond la physique et la physiologie, et qui n’avançaient rien à la légère. Leurs découvertes furent le point de départ d’un des plus admirables mouvemens qu’il y ait dans l’histoire des sciences, mouvement toujours en pleine activité, et d’autant plus remarquable qu’il aboutit précisément, — et ceci date d’hier à peine, — à démontrer que Galvani et Volta avaient raison tous les